- Victoria Goyet, aujourd’hui âgée de 76 ans, a découvert un camp pour femmes adultes en France sur Instagram.
- Elle a trouvé cela amusant et a décidé d’y participer à l’automne 2023.
- Durant son séjour, elle a eu une prise de conscience qui a changé sa vie.
Ce récit est basé sur une conversation avec Victoria Goyet. Il a été retravaillé pour des raisons de longueur et de clarté.
En août 2024, à 75 ans, j’ai participé à un camp d’été de six jours pour femmes dans le Sud-Ouest de la France. Bien que j’aie d’abord été hésitante une semaine avant mon départ, cette expérience a été transformative.
Voyager a toujours fait partie de ma vie bien avant d’assister à Camp Chateau. Originaire de Witchita, Kansas, j’ai quitté le pays pour la première fois après mes études pour un voyage en Angleterre, mais mon premier amour reste l’Italie. J’y ai effectué des études postuniversitaires et j’ai été séduite par l’art. J’apprécie également passer du temps en France, où l’art et la gastronomie m’enchantent.
Après l’université, dans mes vingt ans, j’ai travaillé dans une agence de voyages de détail. Très tôt dans ma carrière, j’ai remarqué que les femmes qui partaient en voyage avec moi étaient souvent soit des épouses dont le mari ne voulait pas voyager, soit des femmes divorcées, veuves ou célibataires. J’ai donc pensé qu’il serait judicieux de créer un espace sécurisé pour permettre aux femmes de voyager en petits groupes vers des destinations intéressantes. Environ neuf ans après avoir débuté dans ce secteur, j’ai lancé ma propre agence de voyages, Endless Beginnings.
Au fil du temps, mes clientes ont demandé à amener leurs maris, ce qui a conduit à diversifier les voyages. Étant donné mon âge, j’organise principalement des voyages basés sur mes spécialités : art, cuisine, vin, jardins privés et villas.
Une découverte inattendue du Camp Chateau
À l’automne 2023, je suis tombée sur un camp pour femmes en France, le Camp Chateau, qui semblait intéressant, et j’ai décidé de m’y inscrire.
Nous étions 50 femmes, d’âges variés, allant de la vingtaine à mes 75 ans. Dans ma chambre, je partageais l’espace avec trois autres femmes dans la quarantaine, à peu près du même âge que ma fille. On nous avait conseillé de ne pas trop surcharger nos valises car le Château comporte de nombreux escaliers et un escalier circulaire, et nous devions porter nos bagages. Je me souviens avoir pensé, “Oh là là, je ne dois pas à l’aise avec les escaliers.”
J’ai demandé si je pouvais avoir une chambre à un étage inférieur et j’ai finalement eu une chambre au rez-de-chaussée. Ma chambre n’était pas immense, mais la salle de bain était incroyable : spacieuse, avec une baignoire, une douche séparée, et de magnifiques carreaux. Mes colocataires et moi avons ri en disant qu’on aurait pu organiser une grande fête dans notre salle de bain.
Des activités variées chaque jour
La première soirée a été consacrée à l’établissement de règles de vie au sein de notre chambre ou dortoir. Nous sommes toutes rentrées dans notre chambre en riant, car nous avons réalisé qu’il n’était pas vraiment nécessaire de fixer des règles. Tout le monde était très poli. La seule règle que nous avons mise en place était que si la porte de la salle de bain était fermée, c’était un signe de ne pas entrer. En dehors de cela, nous pouvions venir et partir comme nous le souhaitions.
Pendant la journée, il y avait une multitude d’activités proposées : kayak, équitation, randonnées, cuisine, langue française, art, et même des activités de bien-être comme des massages et des cours de yoga matinal.
Un de mes événements préférés était une activité intitulée “Spill the Tea”. Chacune de nous écrivait sur une préoccupation personnelle. Les papiers étaient rassemblés par un membre du personnel du camp qui les tirait au sort pour ouvrir un débat. L’une d’entre elles s’inquiétait de quitter son réseau de soutien pour une offre d’emploi nécessitant un déménagement. Pour ma part, j’ai partagé que j’avais dû déménager pour que mon mari, en phase terminale, puisse être proche de sa famille. Je lui ai dit : “Vous survivrez, vous vous ferez de nouveaux amis, et la vie se poursuit.” J’ai adoré la profondeur des échanges et la volonté de toutes de partager.
Une prise de conscience déterminante
Le dernier jour du camp, j’ai assisté à un cours de journalisation méditative. Nous nous sommes réunies dans les bois, assises à une table sous les arbres. Je me suis sentie un peu à l’écart, car toutes les autres avaient amené leur journal, alors que je n’avais qu’une feuille de papier et un stylo. Je n’avais jamais tenu un journal auparavant et je ne savais même pas par où commencer. L’animatrice de l’activité a proposé des thèmes, tels que les choses pour lesquelles on est reconnaissant ou comment on se sentait sur le moment.
En pensant que “parfois, la vie prend le pas”, j’ai commencé avec cette idée. J’ai écrit qu’avec une vie aussi remplie que la mienne, on commence par se fixer un plan pour accomplir certaines choses. Cependant, au fil du temps, on met de nombreux projets de côté, souvent pour créer une famille ou se marier. Puis un jour, on réalise qu’on a sacrifié ses propres aspirations pour celles des autres.
En revenant, j’ai partagé mon expérience avec une amie, en exprimant combien ce camp m’avait permis de faire une pause, de me recentrer et de réfléchir à ma vie et à mes désirs. Je ne sais pas combien d’années il me reste à vivre, mais je me sens plus proche de la fin que du début. Le camp m’a fait comprendre qu’il est important de commencer à prendre du temps pour ce que je souhaite réaliser. Je cherche à réorganiser mon emploi du temps pour ne plus toujours travailler si intensément. Je souhaite libérer du temps pour me consacrer à des activités qui me tiennent à cœur, qu’il s’agisse de peindre à nouveau ou d’écrire.
Notre Opinion
L’expérience vécue par Victoria Goyet au Camp Chateau soulève une question pertinente sur la nécessité de prendre du temps pour soi, en particulier à un âge avancé. Dans un monde où nous sommes souvent surchargés par nos responsabilités, cette retraite féminine offre un espace propice à la réflexion et à la reconnectivité. Les activités proposées favorisent non seulement l’amitié, mais également une introspection qui peut mener à des changements significatifs dans la vie des participantes. À cet égard, des initiatives similaires pourraient s’avérer bénéfiques pour de nombreuses femmes cherchant un équilibre entre obligations et aspirations personnelles.
- Source image(s) : www.businessinsider.com
- Source : https://www.businessinsider.com/travel-adult-womens-camp-france-2024-11
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.