BCG avoue avoir versé des pots-de-vin pour décrocher des contrats en Angola

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BCG a admis avoir versé des millions de dollars en pots-de-vin pour obtenir des contrats en Angola, et a accepté de renoncer à plus de 14 millions de dollars de bénéfices provenant des contrats qu’elle a remportés avec le ministère de l’Économie du pays et la banque centrale.

Selon une enquête du ministère de la Justice des États-Unis rendue publique mercredi, la société de conseil a envoyé des fonds vers des comptes offshore contrôlés par des intermédiaires liés à des fonctionnaires angolais et des membres du parti politique au pouvoir.

Les pots-de-vin ont été versés par BCG via son bureau à Lisbonne, au Portugal, entre 2011 et 2017, a indiqué le ministère. Malgré la découverte d’éléments prouvant que ces activités violaient la loi sur les pratiques de corruption à l’étranger des États-Unis, le ministère a déclaré qu’il ne poursuivrait pas BCG, car la société a signalé elle-même l’affaire, a licencié les personnes impliquées et a coopéré à l’enquête.

BCG a accepté de verser à un agent ayant des liens avec des fonctionnaires angolais entre 20 % et 35 % de la valeur des contrats qu’elle a remportés, en faisant transiter l’argent par trois entités offshore différentes, selon le ministère.

« Certains employés de BCG au Portugal ont pris des mesures pour dissimuler la nature du travail de l’agent pour BCG lorsque des questions internes se sont posées, notamment en datent les contrats de manière rétroactive et en falsifiant le prétendu produit de travail de l’agent », a précisé le ministère.

La période durant laquelle les pots-de-vin ont été versés coïncide avec la fin du mandat du défunt José Eduardo dos Santos, qui a démissionné en 2017 après 38 ans au pouvoir. Son successeur, João Lourenço, a rapidement cherché à consolider son pouvoir, en s’attaquant en partie aux fonctionnaires présumés corrompus liés au régime Dos Santos.

Les États-Unis ont depuis cherché à réparer leurs relations avec l’Angola, l’un des plus grands producteurs de pétrole d’Afrique. Joe Biden a accueilli Lourenço à Washington l’année dernière, et les États-Unis aident à financer le Couloir de Lobito, une revitalisation d’une ligne de chemin de fer vieille de 100 ans reliant les mines de Zambie et de la République Démocratique du Congo à la côte atlantique de l’Angola.

Au total, BCG a remporté 11 contrats avec le ministère angolais de l’Économie et un avec la Banque nationale d’Angola durant la période concernée, générant 22,5 millions de dollars de revenus. La société restituera les 14,4 millions de dollars de bénéfices que ces contrats ont engendrés.

BCG a déclaré avoir « écarté les individus de la société et a depuis fermé son bureau à Luanda, en Angola », ajoutant qu’elle « a également continué à renforcer de manière significative sa fonction de conformité, ses contrôles internes et sa formation ».

Le ministère a précisé qu’il se réservait le droit de rouvrir son enquête sur BCG s’il obtenait de nouvelles informations, et qu’il pourrait également poursuivre des individus.

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