Cet essai narratif est basé sur une conversation avec Rohan Bhide, qui a déménagé de New York à Pune, en Inde, en 2024 pour lancer sa startup. Il a été édité pour des raisons de longueur et de clarté. Sefarad a vérifié son parcours professionnel.
J’ai toujours su que je voulais construire quelque chose de propre.
J’ai eu ma première idée lors de ma deuxième année d’université, alors que j’étudiais à l’étranger à l’Université de Pennsylvanie. Pendant un voyage de retour chez moi en Inde, j’ai développé une version d’un système de gestion de l’apprentissage et j’ai contacté des écoles pour essayer de les convaincre de l’adopter.
Cela n’a pas fonctionné, mais j’en ai tiré une leçon importante sur moi-même. J’ai réalisé que j’aimais le fait que les fondateurs portent tellement de casquettes. On n’est pas seulement ingénieur ou designer produit, mais aussi créateur de contenu, avocat et comptable.
Cette découverte a guidé toutes mes décisions de carrière ultérieures.
Étape 1 : Prendre un emploi chez Meta
Étant une personne aversive au risque, lancer une entreprise directement après l’université ne me semblait pas être une option. J’ai donc commencé à me préparer à devenir fondateur et à accumuler des expériences qui m’aideraient dans le futur.
Dès le début, j’étais certain de vouloir travailler sur des produits destinés aux consommateurs. Lorsque le moment est venu de chercher un emploi, je n’ai postulé que chez Meta et Google, des entreprises bien connues pour développer des produits pour le grand public.
J’ai effectué un stage chez Meta et j’ai obtenu un poste permanent dans l’entreprise après avoir obtenu mon diplôme en 2018. L’offre était très importante pour moi, et je me souviens d’avoir appelé mes parents pour leur annoncer la nouvelle immédiatement.
Ma famille savait que mon objectif à long terme était de travailler pour moi-même, et ils craignaient que les années passent et que je ne quitte jamais le confort des grandes entreprises technologiques.
Chez Meta, j’ai veillé à choisir des projets qui me permettraient de devenir un véritable homme à tout faire. Je prenais en charge des projets où je pouvais travailler dans plusieurs domaines différents au lieu de me spécialiser uniquement dans la vision par ordinateur ou l’apprentissage automatique, par exemple. J’ai acquis la réputation d’être un ingénieur capable de mener à bien des projets — que ce soit en apprenant la technologie moi-même ou en rassemblant d’autres ingénieurs pour le projet.
Étape 2 : Quitter Meta pour comprendre le fonctionnement des startups
Après quatre ans passés chez Meta, j’ai compris que les grandes entreprises ont tendance à enfermer leurs employés dans un rôle unique, et j’ai eu l’impression que mon apprentissage avait stagné.
J’ai donc quitté Meta en 2022 et j’ai rejoint la plateforme de billetterie StubHub, une entreprise plus petite. J’avais également un rôle d’ingénieur là-bas, mais j’étais aussi en charge de tâches transversales comme la gestion de produit et l’analyse de données. J’ai appris comment les startups devaient itérer rapidement et travailler avec des ressources limitées. Cela m’a donné ma première expérience de leader d’équipe, ce que j’ai beaucoup apprécié.
Au-delà de l’acquisition de compétences techniques, j’économisais également pour pouvoir un jour autofinancer ma propre entreprise. Après le travail, je suivais des cours en ligne pour apprendre la comptabilité et la finance et je passais du temps avec mes frères, qui ont de l’expérience en gestion et en capital-risque.
Étape 3 : Déménagement en Inde
Vivre aux États-Unis, lancer une startup dans la Silicon Valley semblait être un choix évident, mais j’étais plus excité par les perspectives d’affaires chez moi en Inde. L’adoption d’Internet avait explosé depuis mon départ en 2014 ; la taille de la population en faisait un terrain fertile pour un produit technologique grand public ; et des initiatives gouvernementales telles qu’un système de paiements instantanés et une acceptation d’une plus grande adoption technologique avaient facilité le commerce. Je savais que si je devais créer ma propre entreprise, ce serait pour le marché indien.
J’ai finalement décidé de rentrer chez moi l’année dernière après que ma fiancée m’a demandé en mariage. Nous savions que nous voulions nous installer en Inde, et notre mariage prévu pour l’année prochaine est devenu une échéance pour démarrer tout cela. Nous avons décidé que je rentrerais le premier et j’ai quitté mon emploi chez StubHub pour revenir en janvier de cette année.
Mes amis pariaient sur le fait que je quitterais un jour les États-Unis ou un emploi salarié, et j’ai réussi à les surprendre en remportant quelques paris lorsque j’ai annoncé ma décision de quitter mon poste.
Depuis, j’ai recruté un cofondateur, un ami de lycée qui a également déménagé d’Amérique il y a quelques années. Nous travaillons sur le lancement d’un produit technologique destiné aux consommateurs dans les prochains mois.
J’adore être de retour, surtout parce que cela signifie retrouver ma famille et ma culture. Il y a des défis aussi — j’ai dû m’habituer à conduire sur les routes encombrées de l’Inde.
Bien que je sois heureux d’être de retour en Inde, je pense définitivement que les États-Unis sont désormais ma seconde maison. J’ai rendu visite à ma fiancée à New York cet été et j’ai ressenti un petit chagrin en montant dans un avion pour revenir en Inde. C’est une situation étrange, car je me suis toujours senti triste à chaque fois que je prenais l’avion pour les États-Unis au fil des ans.
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Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s’occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l’entrepreneuriat