Accord de financement climatique COP29 : un scandale inacceptable !

Le manque d’accord des dirigeants mondiaux sur un dispositif de financement climatique adéquat lors de la COP29, destiné à aider certains des pays les plus pauvres à faire face aux impacts du changement climatique, est à la fois honteux et inacceptable, alerte Concern Worldwide.

« L’accord de financement à la COP29 signifie que certains des pays les plus pauvres, actuellement confrontés à des impacts catastrophiques liés au changement climatique – une crise qu’ils n’ont pas créée – ont été abandonnés par les pays riches et laissés à gérer cette crise seuls », a déclaré Laura Bahlman, conseillère en plaidoyer sur la résilience climatique chez Concern.

Les 300 milliards de dollars convenus – le Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCCQ) – qui remplacera l’objectif actuel de 100 milliards de dollars par an prévu jusqu’en 2025, est jugé insuffisant, a-t-elle précisé. « Bien que certains négociateurs prétendent que cela représente un triplement de l’engagement précédent, une fois l’inflation prise en compte, cela ne correspond même pas à un doublement de la somme initiale », a souligné Mme Bahlman.

« La formulation de l’accord est également ambiguë quant à la manière dont ce nouvel objectif sera atteint, mentionnant une large gamme de sources – publiques, privées, bilatérales et multilatérales – tout en encourageant les pays à faible revenu à contribuer, sans aucun engagement solide concernant des subventions ou des prêts à faible taux d’intérêt. »

Engagement Financier

L’accord NCCQ « note avec préoccupation l’écart entre les flux de financement climatique et les besoins, en particulier pour l’adaptation dans les pays en développement ; et souligne que les besoins en financement d’adaptation sont estimés entre 215 et 387 milliards de dollars par an jusqu’en 2030. » Pourtant, le texte final ne met en place aucun moyen significatif pour répondre à ces besoins avant 2035, se contentant de définir une feuille de route de Bakou à Belém vers 1,3 trillion de dollars.

Les dirigeants mondiaux se sont également engagés à augmenter le financement pour les pays à faible revenu, provenant de sources publiques et privées, pour atteindre 1,3 trillion de dollars d’ici 2035. Toutefois, cet engagement ne comporte aucune obligation contraignante, a noté Mme Bahlman. Il demeure également incertain sous quelle forme pourrait se matérialiser cet investissement dans les pays à faible revenu.

« Quand les pays à revenu élevé, qui ont adhéré à la convention et en assument la responsabilité, n’ont jusqu’à présent pas réussi à atteindre les objectifs financiers fixés, il est abominable de penser que les pays vulnérables au climat doivent maintenant compter sur la bonne volonté de parties extérieures à la convention pour satisfaire leurs besoins », a-t-elle ajouté.

L’accord de la COP29 s’inscrit dans un contexte mondial où le changement climatique est désormais un facteur majeur de la faim à travers le monde. L’ampleur de la destruction engendrée par le changement climatique est considérable. Le rapport 2024 du *Lancet* sur la santé et le changement climatique a révélé que l’augmentation des événements de sécheresse et de vagues de chaleur depuis 1981–2010 était corrélée à 151 millions de personnes supplémentaires souffrant d’insécurité alimentaire modérée ou sévère dans 124 pays évalués en 2022.