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Après deux longues semaines de délibérations et de négociations, la 29e Conférence des Parties (COP29) s’est achevée le 24 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan. Beaucoup la considèrent comme un échec ou une occasion manquée, car les résultats sont bien en deçà des exigences nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques. Les pays du Nord et du Sud sont de nouveau divisés, et la confiance entre eux est rompue. La guérison de ces blessures prendra du temps.

Les pays développés avaient d’abord convenu de mobiliser ensemble des fonds, 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, pour répondre aux besoins climatiques des pays en développement lors de la COP15 à Copenhague en 2009. Il a fallu 15 ans pour réévaluer cet objectif et adopter un Nouvel Objectif Quantifié Collectif (NOQC), même si l’engagement n’augmente que de 200 milliards de dollars par an, atteignant ainsi 300 milliards de dollars annuellement d’ici 2035.

Alors que la présidence de la COP se félicitait de l’accord entre les pays les plus riches, les économies émergentes et en développement (EMDE) ont critiqué cet engagement, leur voix étant largement ignorée.

Demandes versus Accord

Les EMDE estiment qu’elles auront besoin d’entre 5,8 et 5,9 trillions de dollars pour mettre en œuvre leurs Contributions Nationales Déterminées (CND), tandis que les besoins en financement pour l’adaptation sont estimés entre 215 et 387 milliards de dollars par an jusqu’à 2030.

Les pays du G77 plus la Chine ont exigé que le NOQC atteigne 1,3 trillion de dollars, dont 600 milliards de dollars sous forme de dons et de ressources équivalentes d’ici 2030. Ils ont également demandé que la majorité de ces fonds soient fournis sous forme de dons, car dans l’engagement précédent de 100 milliards de dollars, environ 70 % des fonds avaient été fournis sous forme de prêts.

Bien que la somme de 1,3 trillion de dollars soit évoquée, elle incite “tous les acteurs”, y compris le secteur public et privé, à “travailler ensemble” pour atteindre ce niveau d’ici 2035. Ainsi, les pays développés n’ont aucune obligation concrète ni responsabilité morale concernant des mesures tangibles, laissant les pays en développement se débrouiller seuls.

La question clé demeure la suivante : est-il juste d’exiger cela, sachant que historiquement, les pays en développement ne sont pas responsables de la crise actuelle mais subissent les conséquences dévastatrices des changements climatiques, tels que l’augmentation des inondations et des vagues de chaleur ? Il semble manquer un sentiment de responsabilité partagée mais différenciée. Cela a conduit les pays en développement à estimer que ceux qui ont historiquement contribué aux émissions devraient verser une plus grande portion pour soutenir l’objectif climatique global.

Un point positif

Bien que l’atmosphère à la fin de la COP29 n’ait pas été idéale, certaines décisions clés ont été annoncées, indiquant un avenir plus prometteur. Les nations ont conclu un accord décisif pour établir un marché carbone mondial conformément à l’Article 6.4 de l’Accord de Paris. Ce cadre fixe des règles standardisées pour la création, le commerce et l’enregistrement des crédits carbone, visant à renforcer la coopération internationale dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela devrait stimuler le financement climatique en mobilisant des investissements substantiels dans des projets de réduction des émissions à l’échelle mondiale.

De plus, le Royaume-Uni, le Brésil et les Émirats Arabes Unis ont annoncé des objectifs nouvellement ambitieux pour leurs Contributions Nationales Déterminées (CND), plaçant les pays sur une voie accélérée vers la neutralité carbone. Cependant, avec l’échec à mobiliser des fonds pour les pays en développement, une question majeure se pose quant à leur capacité à soumettre des CND plus ambitieuses l’année prochaine.

La voie à suivre

Il existe un énorme fossé entre l’échelle nécessaire et les engagements pris pour une adaptation et une atténuation efficaces du climat. Tous les regards sont déjà tournés vers la COP30 au Brésil, chargée de décider des modalités de flux de ces fonds vers les pays en développement. Il est aussi crucial de discuter de nouvelles sources de financement innovantes, telles que des prélèvements de solidarité mondiale, une ambition accrue de la part des banques multilatérales de développement, des taxes sur les transactions financières et des impôts sur les plus grandes fortunes, comme mentionné par le G20.

De plus, l’accord sur les activités éligibles au financement climatique doit être une priorité, et des institutions légitimes doivent être établies pour la collecte de données sur le financement climatique, afin d’accroître la transparence. Enfin, les processus bureaucratiques lourds, souvent prétextés par le non-respect de certaines pratiques de gouvernance par les emprunteurs, devraient être abandonnés pour accélérer la distribution des financements climatiques aux pays en développement.

Les pays développés doivent honorer leurs promesses, et les délais doivent être ajustés. De plus, l’élément de financement concessionnel est crucial ; son absence plongera les EMDE encore davantage dans un piège de la dette.

Le monde ne peut pas se permettre une autre occasion manquée. Il a fallu presque trois ans aux pays pour convenir de ce qui est nécessaire pour atteindre l’objectif climatique dans le Sud global, mais le résultat est perçu comme une trahison par beaucoup. Cependant, le temps presse, et nous espérons une collaboration accrue au niveau mondial pour le partage de technologies et la fourniture de capitaux concessionnels afin d’augmenter l’ambition de limiter la température mondiale à 1,5°C.

Article original rédigé par : Prénom Nom.

Notre Opinion

La tenue de la COP29 met en lumière des disparités persistantes dans la lutte contre le changement climatique. Bien que certains progrès aient été réalisés, tels que la création d’un marché carbone mondial, il est essentiel de se pencher sur l’équité des engagements. Les pays en développement, souvent les plus touchés par les effets néfastes du climat, doivent-ils continuer à porter le poids de cette crise sans un soutien adéquat des pays développés ? Cette interrogation reste centrale pour garantir un avenir durable et juste. La nécessité d’une coopération internationale véritable et d’une responsabilité partagée ne saurait être sous-estimée pour atteindre nos objectifs climatiques communs.



  • Source image(s) : ieefa.org
  • Source : https://ieefa.org/resources/looking-beyond-cop29-how-create-roadmap-sustainable-climate-finance

By Rebecca Dubois

Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s'occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l'entrepreneuriat

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