Lors des négociations climatiques des grandes puissances au sein des Nations Unies en Azerbaïdjan, un accord a été trouvé pour augmenter l’offre financière mondiale destinée à aider les pays en développement à faire face à la crise climatique à 300 milliards de dollars par an. Cette décision a été prise à l’issue de discussions nocturnes entre des ministres, visant à parvenir à un accord salvateur.
D’après des informations, les hôtes azerbaïdjanais ont orchestré une réunion prolongée en petit comité avec des ministres et des chefs de délégation, incluant la Chine, l’UE, l’Arabie Saoudite, le Brésil, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie, portant sur des points de litige essentiels concernant le financement climatique et la transition énergétique loin des combustibles fossiles.
Le sommet de la COP29 à Bakou, initialement prévu pour se conclure vendredi à 18 heures, a été prolongé jusqu’à samedi matin, sans que la session plénière initialement prévue pour 10 heures n’ait lieu.
La réaction des pays en développement a été vive face à un projet de cible de financement climatique de 250 milliards de dollars, jugé “farce” et largement insuffisant pour les aider à passer à une économie sobre en carbone et à s’adapter aux impacts des événements climatiques extrêmes. Cela a conduit à une initiative diplomatique pour accroître l’offre des nations développées.
De nombreuses sources indiquent que l’UE et plusieurs membres d’un groupe regroupant notamment le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie, ont fait savoir qu’ils étaient prêts à augmenter leur offre à 300 milliards de dollars en échange de modifications des propositions initiales.
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, aurait également contacté différentes capitales pour plaider en faveur d’un chiffre révisé. Cependant, le Japon, la Suisse et la Nouvelle-Zélande seraient restés réticents à l’idée de 300 milliards de dollars.
Un engagement à 300 milliards de dollars serait encore très loin des montant nécessaires selon les pays en développement, qui risquent d’exprimer une vive critique si cette proposition figure dans le texte révisé à venir. Alors que certains ministres doivent quitter Bakou dans les heures suivantes, les pays vont devoir décider ce qu’ils sont prêts à accepter.
Des ministres des pays riches estiment qu’un accord pourrait être plus facilement atteint cette année plutôt que l’année prochaine, avec la présidence annoncée de Donald Trump aux États-Unis, et des gouvernements de droite pouvant être réélus dans plusieurs pays, y compris l’Allemagne et le Canada, ce qui les incite à éviter des engagements irréalistes.
Selon Claudio Angelo de l’Observatório do Clima au Brésil, les pays riches semblent vouloir se dérober à leurs responsabilités. Il a souligné que 300 milliards de dollars en financement ne correspondaient en rien aux attentes des pays en développement.
Selon le texte de projet circulé, ces pays devraient recevoir au moins 1,3 trillion de dollars par an en financement climatique d’ici 2035, en ligne avec les exigences formulées avant cette conférence de deux semaines.
Malgré cela, nombreux sont ceux qui espèrent que ce financement provienne directement des pays riches, de préférence sous forme de subventions, plutôt qu’en prêts. L’offre de 250 milliards de dollars, sans garanties claires de fonds non conditionnés, est perçue comme largement insuffisante.
L’offre des pays développés doit constituer le cœur d’un accord financier “stratifié”, complété par une nouvelle catégorie de financements, comme des taxes sur les combustibles fossiles, le commerce carbone et d’autres formes de financement innovantes, ainsi qu’un dernier niveau d’investissement privé dans des projets d’énergies renouvelables.
Malgré l’accent mis sur le financement climatique lors de la COP29, plusieurs autres questions restent non résolues. L’Azerbaïdjan, président des négociations, a été critiqué pour avoir minimisé l’engagement à “transitionner loin des combustibles fossiles” dans les textes de projet.
Cet engagement, pris lors de la COP28 à Dubaï, fait face à des tentatives de révision. L’Arabie Saoudite a souvent été pointée du doigt pour avoir tenté d’éliminer cet engagement des drafts, suscitant l’indignation de pays déterminés à souligner la nécessité de se détourner du charbon, du pétrole et du gaz au profit des énergies renouvelables.
Notre Opinion
La révision à la hausse de l’offre financière pour les pays en développement, bien qu’encourageante, révèle des tensions profondes sur la volonté des nations riches d’assumer leurs responsabilités climatiques. L’appétit à négocier de manière authentique apparaît crucial dans le cadre des discussions internationales. Les enjeux environnementaux exigent urgence et pragmatisme, mais ils sont souvent confrontés à des intérêts politiques et économiques contradictoires. Le chemin vers un accord véritablement équitable s’annonce complexe, nécessitant non seulement des chiffres, mais une réelle volonté d’engagement envers les pays les plus vulnérables.
- Source image(s) : www.theguardian.com
- Source : https://www.theguardian.com/environment/2024/nov/23/cop29-wealthy-countries-agree-to-raise-climate-finance-offer-to-300bn-a-year
Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s’occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l’entrepreneuriat