La COP29 n’a pas réussi à accélérer le rythme déjà lent des négociations sur l’adaptation post-Paris, malgré l’appel urgent du GIEC dans son sixième rapport d’évaluation pour une plus grande ambition et des actions plus rapides en matière d’adaptation.
Bien qu’il y ait un potentiel d’accroissement du financement pour l’adaptation, l’impact des ressources financières demeurera limité tant que les Plans Nationaux d’Adaptation (PNA) restent incohérents et peu ambitieux, se contentant de lister des actions souhaitées plutôt que de proposer des approches intégrées et programmatiques.
Les discussions à Bakou ont mis l’accent sur la nécessité d’un financement pour soutenir la mise en œuvre des PNA et sur l’importance de prendre en compte le genre, l’âge, les peuples autochtones et les communautés locales dans la préparation et l’application des PNA. Cependant, aucun consensus n’a pu être atteint ; un projet de texte comprenant environ 159 paires de crochets (indiquant des formulations non résolues) sera réexaminé à Bonn en juin 2025.
La nature fragmentée des négociations sur l’adaptation à Bakou n’a donné lieu qu’à des avancées sur papier, prolongeant des cycles de négociation qui retardent la mise en œuvre. L’objectif mondial en matière d’adaptation (GGA) en est un exemple frappant.
Lorsque les premiers efforts pour opérationnaliser le GGA se sont révélés infructueux, le Programme de travail Glasgow–Sharm el-Sheikh a été lancé en 2021. Deux ans et huit ateliers plus tard, il a abouti au Cadre des Émirats pour la Résilience Climatique Mondiale, qui a par la suite lancé le Programme de travail Émirats–Belém pour élaborer des indicateurs permettant de mesurer les progrès en matière d’adaptation.
La COP29 a continué dans cette veine de diversion procédurale par rapport à l’action, reflétant une tendance à maintenir l’apparence de progrès en reportant des décisions difficiles sur des questions techniques où les États ne s’accordent pas. Les parties ont établi le Dialogue de Haut Niveau sur l’Adaptation à Bakou pour identifier les moyens d’améliorer la mise en œuvre du Cadre des Émirats et ont lancé la Feuille de Route d’Adaptation de Bakou pour faire avancer les progrès vers le GGA. Les modalités de travail sous cette feuille de route seront à nouveau discutées en 2025.
Dans l’intervalle, les actions d’adaptation nécessaires pour faire face à notre climat en rapide évolution s’éloignent de plus en plus de notre portée.
Notre Opinion
Il est regrettable de constater que la COP29 s’inscrit dans une dynamique de réunions qui, bien que régulières, n’accouchent que d’engagements vagues et de documents sans réelle substance. Les difficultés à établir un consensus sur des questions techniques illustrent les fractures persistantes au sein de la communauté internationale. Tout en restant convaincu de la nécessité d’une stratégie globale d’adaptation, il semble urgent de passer à des actions concrètes, alignées et coordonnées, afin de répondre efficacement aux défis climatiques qui s’accroissent jour après jour.
- Source image(s) : www.sei.org
- Source : https://www.sei.org/perspectives/cop29-closes-with-a-climate-finance-deal-but-at-what-cost/
Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s’occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l’entrepreneuriat