Des eurodéputés exigent plus de financements pour le climat, mais hésitent sur la date de fin des énergies fossiles

Rebecca Dubois

Finance

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Un compromis interpartis a permis aux députés européens de se mettre d’accord sur une formulation édulcorée concernant l’avenir du charbon, du pétrole et du gaz, tout en exprimant un soutien fort pour que les grands pollueurs tels que la Chine contribuent à un fonds mondial d’assistance pour les pays les plus pauvres, et en critiquant vivement le choix de l’Azerbaïdjan comme pays hôte.

La commission de l’environnement du Parlement européen souhaite que l’UE incite davantage de grandes économies et pollueurs à contribuer à un fonds d’adaptation climatique mondial lors du sommet COP29 prévu le mois prochain, mais s’est montrée peu incisive sur la question de l’abandon des énergies fossiles.

Un point central de l’ordre du jour du prochain sommet de Bakou est le nouvel objectif collectif quantifié de financement climatique post-2025, visant à aider les pays, notamment ceux du Sud global, à s’adapter à un climat déjà en moyenne 1,3 degré plus chaud qu’à l’ère préindustrielle, et à investir dans les énergies vertes ainsi que le développement durable.

Lors d’une résolution préliminaire adoptée par 54 voix contre 23 lundi soir, les députés européens estiment qu’un trillion de dollars sera nécessaire chaque année. Le fonds devrait « englober une base de contributeurs élargie, reflétant les capacités financières évolutives des Parties et leurs niveaux d’émissions historiques ».

Ce fonds est destiné à remplacer les 100 milliards de dollars (soit 92,5 milliards d’euros) exigés annuellement d’un petit nombre de pays développés dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015. Les députés font clairement référence aux grandes puissances économiques, notamment la Chine et d’autres pays dits BRICS, qui sont cependant encore classés comme « en développement » – insinuant qu’ils sont des récipiendaires plutôt que des donateurs – pour les financements climatiques mondiaux.

Cependant, malgré un discours encourageant sur le financement, les députés étaient visiblement prudents sur la question épineuse de l’abandon des combustibles fossiles, un autre point clé à l’ordre du jour pour Bakou.

Ils ont reconnu qu’il était « à la fois nécessaire et technologiquement faisable » de procéder à cet abandon et ont souligné que le COP29 devait envoyer un « signal sans équivoque » indiquant que les pays sont sérieux dans leur engagement pris lors du sommet de l’année dernière à Dubaï pour « passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique de manière juste, ordonnée et équitable ».

Cependant, ils n’ont pas appelé à une date spécifique d’abandon de l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz, un fait que la députée européenne verte Lena Schilling a attribué au groupe parlementaire conservateur EPP et à l’accroissement des factions plus à droite.

« Du point de vue des militants climatiques et scientifique, l’UE doit s’engager clairement à éliminer les combustibles fossiles et à augmenter ses propres ambitions climatiques d’ici 2040 », a déclaré Schilling. « Cela est également essentiel pour établir la confiance avec d’autres pays et adopter une forte posture de négociation lors des discussions au COP. »

La Commission européenne doit proposer en début d’année prochaine un nouvel objectif de réduction des émissions pour 2040, le commissaire au Climat Wopke Hoekstra ayant promis de plaider pour un objectif d’au moins 90 % par rapport aux niveaux de 1990.

La commission de l’environnement a vivement critiqué le choix de l’Azerbaïdjan comme pays hôte pour le COP29, notant que le pétrole et le gaz représentaient plus de 90 % des exportations, avec des projets d’expansion, et que le président désigné du sommet, Mukhtar Babayev, a longtemps travaillé pour la société pétrolière d’État Socar. Elle a également exprimé une « profonde inquiétude concernant la situation des droits de l’homme » dans le pays.

Le Parlement européen enverra une délégation interpartis de 15 membres au sommet de Bakou, mais son rôle sera essentiellement observateur, la Commission européenne dirigeant les négociations sur la base d’un mandat convenu par les gouvernements de l’UE la semaine dernière. La commission de l’environnement a déclaré que le Parlement « devrait être une partie intégrante de la délégation de l’UE au COP29, étant donné qu’il doit donner son consentement aux accords internationaux ».

Le Parlement européen votera dans son ensemble sur la résolution le 13 ou 14 novembre, quelques jours après le début du sommet de deux semaines dans la capitale azerbaïdjanaise.

Notre Opinion

Il est essentiel que l’Union européenne prenne des mesures claires et cohérentes en matière de politiques climatiques, surtout en ce qui concerne la réduction des énergies fossiles. Si le soutien financier aux pays en développement est nécessaire, le manque de volonté pour établir une échéance ferme sur l’abandon des combustibles fossiles pourrait nuire à la crédibilité des engagements européens. À un moment où la lutte contre le changement climatique est plus pressante que jamais, l’absence de mesures concrètes pourrait compromettre les efforts globaux et exacerber les inégalités entre les pays.



  • Source image(s) : www.euronews.com
  • Source : https://www.euronews.com/my-europe/2024/10/22/meps-demand-more-climate-finance-for-cop-but-balk-at-fossil-fuel-phase-out-date

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