Le changement climatique est une préoccupation mondiale croissante. Les experts évoquent souvent des désastres naturels de plus en plus sévères—tels que les sécheresses, les inondations, les ouragans et les incendies de forêt—comme des conséquences directes des effets du climat. Ces événements causent des dégâts considérables aux écosystèmes, à l’agriculture et aux économies nationales, sapant la sécurité alimentaire et la santé publique à travers le globe. De plus, la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer représentent de graves menaces pour les régions côtières, avec le potentiel de déclencher des migrations massives et de détruire des infrastructures cruciales. Ensemble, ces éléments soulignent l’urgence d’un effort mondial coordonné pour atténuer les impacts du changement climatique.
Pour relever ces défis, il est essentiel de développer et de mettre en œuvre rapidement des solutions efficaces. L’un des outils les plus puissants pour cela est le financement vert, qui soutient des projets visant à réduire les émissions de carbone, à élargir l’utilisation des énergies renouvelables et à renforcer la résilience économique face aux risques climatiques. Grâce à ce type de financement, les pays peuvent attirer des investissements internationaux dans des technologies respectueuses de l’environnement, favorisant ainsi à la fois la protection de l’environnement et la croissance économique, tout en créant de nouveaux emplois.
L’Azerbaïdjan s’engage à devenir un leader dans ce domaine vital. Il utilise des réformes législatives et des politiques inclusives pour favoriser un développement durable. Avec la Banque mondiale soulignant la nécessité d’augmenter les investissements visant des bénéfices environnementaux, ou “financement vert”, l’Azerbaïdjan fait des avancées audacieuses pour aligner ses systèmes financiers sur les objectifs mondiaux de durabilité, notamment à l’approche de la COP29.
L’organisation de cet événement significatif par l’Azerbaïdjan, conjuguée à ses efforts proactifs pour établir une infrastructure de financement vert solide, positionne le pays pour démontrer son leadership dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
Lors d’une session intitulée “Le rôle de l’Azerbaïdjan dans le nouvel environnement géopolitique” au Forum international de Cernobbio, le President azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré que son pays travaille activement à établir des ponts entre différents acteurs sur la scène mondiale.
“Comme nous le savons tous, le sujet climatique est une question qui divise les pays et les peuples. Il y a des revendications et accusations mutuelles sur qui est le plus responsable des dégradations de la planète et qui doit payer plus, etc. Bien que nous ne soyons pas un acteur majeur sur la scène internationale, je pense qu’il est à notre portée de créer des ponts entre le Sud et le Nord globaux,” a affirmé le président Aliyev.
La Banque mondiale a souligné que pour réaliser une transition mondiale vers une économie durable, il est nécessaire d’augmenter considérablement les activités de financement vert. Cependant, elle insiste sur le fait qu’améliorer le suivi et la mesure des flux de financement vert est crucial. Actuellement, le marché obligataire est en tête, mais d’autres secteurs, comme la banque et les prêts, nécessitent des critères de décision plus clairs et un meilleur suivi au niveau des projets.
Des données de Spherical Insights révèlent que le marché mondial du financement vert était évalué à 4,18 trillions USD en 2023, avec des projections suggérant qu’il atteindra 28,71 trillions USD d’ici 2033.
Le gouvernement azerbaïdjanais souhaite tirer parti de ce secteur en pleine croissance, avec des investissements significatifs nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone du pays. Selon la Banque mondiale, l’Azerbaïdjan aura besoin de 40 milliards USD d’ici 2060 pour réaliser une réduction notable de ses émissions, avec 40 % de ce financement prévu provenant de financements privés, notamment du secteur bancaire. Le pays ne s’efforce pas seulement d’acquérir des financements verts internationaux, mais travaille également à créer un cadre national pour stimuler les investissements verts.
La Banque centrale d’Azerbaïdjan a joué un rôle essentiel en introduisant une taxonomie financière verte, destinée à aligner les institutions financières du pays sur les normes internationales. Cette taxonomie, qui devrait être présentée avant la COP29, servira de base à de nouvelles directives que doivent suivre les banques et institutions financières, garantissant qu’elles intègrent les risques climatiques et les principes de développement durable dans leur gouvernance et leurs stratégies. Étant donné que les banques représentent la majeure partie du secteur financier azerbaïdjanais, ces nouveaux critères assureront leur rôle clé dans la transition verte du pays.
Dans le cadre de ses efforts globaux pour le financement vert, le secteur bancaire azerbaïdjanais a déjà montré un fort soutien aux initiatives respectueuses de l’environnement. Cela est manifeste dans des secteurs comme les transports, où de nouveaux bus électriques ont été déployés à Bakou, et l’agriculture, où des innovations telles que les systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, soutenus par le financement bancaire, contribuent à résoudre la pénurie d’eau. La Banque centrale a également approuvé un système de réglementation du secteur financier qui met l’accent sur le financement vert, marquant un pas significatif en avant pour l’agenda écologique du pays.
En plus de développer son cadre financier vert, l’Azerbaïdjan reconnaît que l’action climatique nécessite la participation active de tous les secteurs de la société. L’autonomisation des femmes à assumer des rôles de leadership dans les initiatives liées au climat est devenue une priorité clé. Des recherches ont démontré de manière cohérente que les femmes sont également des leaders très efficaces en période de crise, et leur implication dans la planification communautaire, la réponse aux catastrophes et les efforts d’atténuation du climat peut également aboutir à des résultats plus solides et résilients.
Alors que le changement climatique impacte différemment les hommes, les femmes et les jeunes, il est crucial d’incorporer leurs voix et perspectives diverses dans les politiques et actions. En promouvant l’égalité des genres dans le domaine climatique, l’Azerbaïdjan avance non seulement les droits des femmes mais assure également des solutions climatiques plus complètes et inclusives. La participation des hommes et des femmes à l’action climatique est essentielle pour construire des communautés plus fortes, capables de s’adapter aux réalités du changement climatique.
En mettant l’accent sur la législation relative au financement vert et en soulignant le rôle vital des femmes dans la lutte contre le changement climatique, notre pays adopte une approche globale pour garantir un avenir durable.
De plus, l’Azerbaïdjan a été proactif dans l’intégration des Objectifs de Développement Durable (ODD) dans ses stratégies nationales de développement, en mettant particulièrement l’accent sur un environnement propre et un développement vert, qui est l’une des cinq priorités de son plan de développement socio-économique d’ici 2030. Dans le cadre de cet engagement, l’Azerbaïdjan développe plusieurs projets d’énergie renouvelable, visant à augmenter la part des renouvelables dans son mix énergétique à 37 % d’ici 2030.
En outre, le pays joue un rôle clé dans le projet de Corridor Vert Azerbaïdjan-UE, qui fournira de l’électricité verte produite en Azerbaïdjan à travers la Géorgie et la mer Noire en direction de la Roumanie, puis vers la Hongrie et d’autres pays européens.
Une des initiatives vertes les plus ambitieuses de l’Azerbaïdjan est la déclaration des régions de Karabakh et de Zangazur oriental comme “zones vertes”. Ces régions sont en cours de reconstruction avec la durabilité comme principe fondamental, adoptant des principes d’économie verte, avec des plans pour établir une zone neutre en carbone dans les territoires libérés d’ici 2050. L’établissement de Nakhchivan comme zone d’énergie verte souligne également l’engagement de l’Azerbaïdjan en faveur de la durabilité, ce qui devrait renforcer les partenariats avec d’importants acteurs internationaux tels que BP, Masdar, ACWA Power et Fortescue Future Industries.
Au niveau international, des organisations comme ONU Environnement travaillent en étroite collaboration avec les régulateurs financiers et le secteur privé pour aligner les flux financiers mondiaux sur l’agenda de développement durable 2030. Elles promeuvent les partenariats public-privé et soutiennent la création de cadres de financement vert, tels que les obligations vertes, qui sont devenues un outil essentiel pour financer des projets de développement durable.
À l’avenir, la COP29 devrait générer un momentum essentiel pour le financement vert en Azerbaïdjan. L’événement mettra l’accent sur l’amélioration de l’accès au financement vert, non seulement pour les grandes entreprises et les entreprises publiques, mais aussi pour les petites et moyennes entreprises (PME). Cela est crucial, car les PME rencontrent souvent des obstacles pour accéder à un financement durable, alors que leur rôle dans la transition verte est indispensable.
En accueillant cet événement important et en développant une infrastructure de financement vert, l’Azerbaïdjan pourra démontrer son leadership dans la lutte contre le changement climatique.
En mettant en avant la législation sur le financement vert et le rôle des femmes dans l’action climatique, l’Azerbaïdjan prend des mesures globales pour garantir un avenir durable.
Alors que 2024 a été déclaré “Année de la Solidarité Mondiale Verte” en Azerbaïdjan, le pays reste fermement engagé dans la lutte mondiale contre le changement climatique, montrant l’exemple avec ses réformes législatives, ses initiatives financières et ses politiques inclusives visant à autonomiser tous les membres de la société pour contribuer à la solution.
En conclusion, le mouvement mondial vers le développement durable et le financement vert souligne le besoin urgent de changements législatifs. Sans un cadre réglementaire solide, le plein potentiel du financement vert pour lutter contre le changement climatique et atteindre les objectifs environnementaux restera sous-utilisé. Les gouvernements, les institutions financières et les organisations internationales doivent collaborer pour créer et mettre en œuvre des lois qui encouragent les investissements verts, clarifient les pratiques de financement durable, et intègrent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les processus décisionnels.
Pour que le financement vert prospère vraiment, un cadre légal bien défini est nécessaire pour garantir que tous les acteurs financiers—banques, entreprises, investisseurs institutionnels et PME—soient alignés sur les normes internationales et les objectifs de durabilité. En rendant le financement vert non seulement accessible mais également avantageux grâce à des incitations fiscales, des subventions et des mécanismes de suivi transparents, les décideurs politiques peuvent provoquer un changement significatif dans la finance mondiale vers la durabilité. Ceci est particulièrement important dans des secteurs comme la banque, où des processus d’amélioration du suivi des prêts et des critères de décision clairs peuvent stimuler des investissements à long terme dans les énergies renouvelables, les infrastructures écologiques, et les projets de résilience climatique.
Les efforts de l’Azerbaïdjan pour introduire une taxonomie de financement vert avant la COP29 constituent un exemple opportun de la façon dont des initiatives législatives peuvent catalyser le développement durable. Ces nouvelles régulations encourageront les banques à intégrer les risques climatiques dans leurs stratégies d’entreprise et à inciter les investissements privés dans des projets verts. Alors que l’Azerbaïdjan continue de perfectionner ses politiques de financement vert, le pays démontre comment des frameworks réglementaires peuvent favoriser l’innovation financière tout en impulsant la transition énergétique mondiale.
De plus, des politiques de financement vert inclusives qui impliquent les femmes dans les processus décisionnels ont le potentiel de produire des solutions plus efficaces et durables. En promouvant l’égalité des genres dans la législation sur le financement vert, les pays peuvent s’assurer que les femmes—prouvées comme étant de très efficaces leaders en période de crise—jouent un rôle central dans l’action climatique. L’autonomisation des femmes au sein des cadres de financement vert non seulement renforce la résilience climatique mais améliore également les solutions basées sur la communauté, contribuant à des réponses climatiques plus complètes et équitables.
Intégrer des régulations complètes dans les systèmes financiers nationaux et internationaux est essentiel pour intensifier le financement vert et mobiliser les milliers de milliards de dollars nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Alors que des pays comme l’Azerbaïdjan ouvrent la voie, la communauté internationale réussira à promouvoir des réformes juridiques qui intègrent la durabilité au cœur des processus décisionnels financiers, assurant un avenir plus vert et plus résilient pour les générations à venir.
Article original rédigé par : Sevil Mikayilova, Membre du Parlement de l’Azerbaïdjan
Opinion
La transition vers une économie durable est un enjeu crucial pour les pays contemporains. Dans cette optique, le rôle de l’Azerbaïdjan en matière de financement vert et d’inclusivité sociale ne peut être sous-estimé. En plaçant les femmes au cœur des initiatives climatiques, le pays ne se contente pas de répondre à des objectifs de développement durable, mais adopte également une approche holistique qui pourrait inspirer d’autres nations. L’interconnexion entre dynamisme économique et engagement environnemental représente une voie prometteuse pour relever les défis liés au changement climatique, tout en favorisant une société plus équitable et résiliente.
- Source images(s) : www.azernews.az
- Source : https://www.azernews.az/nation/232191.html
Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s’occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l’entrepreneuriat