L’ancien ministre des Finances suisse, Ueli Maurer, a critiqué un rapport parlementaire sur la prise de contrôle de l’UBS par le Crédit Suisse, rejetant les accusations selon lesquelles il aurait dissimulé la gravité de la situation auprès du gouvernement.
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Il était déjà évident que je serais le bouc émissaire lorsque le rapport a été commandé et pendant l’audition,” a déclaré Maurer dans une interview aux journaux de Tamedia.
Le mandat de la commission parlementaire d’enquête “ignore la période cruciale avant que la crise n’atteigne son paroxysme et la dimension internationale,” a-t-il ajouté. Maurer s’exprimait pour la première fois sur le rapport rendu public le 20 décembre.
La commission a examiné uniquement ce qui aurait pu être fait différemment au niveau national dans les semaines récentes, a-t-il souligné.
La pandémie avait poussé le monde au bord d’une crise financière au début des années 2020. La situation était donc extrêmement dangereuse, a-t-il déclaré. “Nous devions tout faire pour éviter une crise financière internationale. Si nous nous concentrons uniquement sur la Suisse et sur les dernières semaines du Crédit Suisse, cela ne rend pas justice à la réalité,” a poursuivi Maurer.
Maurer a rejeté les accusations selon lesquelles il aurait caché la gravité de la situation au gouvernement, en particulier à l’actuelle ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, à l’approche de la crise.
Je n’ai rien caché, mais je les ai informés uniquement verbalement. Je ferais exactement la même chose à nouveau et j’accepterais avec plaisir toutes les critiques de la commission d’enquête parlementaire. C’était nécessaire et c’était la bonne chose à faire. Car il y avait un risque qu’un effondrement du Crédit Suisse puisse provoquer une crise bancaire mondiale similaire à celle de 2008, a-t-il dit.
Maurer a affirmé qu’il avait toujours informé le gouvernement de tout ce qu’il savait, mais seulement verbalement parce qu’il ne faisait pas confiance à l’administration. Le risque d’un effondrement du Crédit Suisse en raison d’une fuite était très élevé, a-t-il ajouté. Selon Maurer, cela aurait pu avoir des conséquences pour les centres financiers suisses et étrangers. Cet aspect a tout simplement été “ignoré” dans le rapport, a-t-il déclaré.
De plus, a-t-il ajouté, le gouvernement n’aurait eu aucune base légale pour intervenir sans demande des instances concernées.
Notre Opinion
La prise de parole d’Ueli Maurer sur la crise de Crédit Suisse met en lumière des enjeux complexes liés à la transparence et à la communication en période de crise. Son insistance sur le fait qu’il n’a rien caché, mais a plutôt choisi des voies de communication peu conventionnelles, soulève des questions sur la responsabilité des dirigeants dans la gestion des crises financières. Cette situation souligne également l’importance d’une coopération efficace entre les institutions pour anticiper et gérer les crises, un enjeu de plus en plus crucial à l’ère de l’interdépendance économique mondiale.
- Source image(s) : www.swissinfo.ch
- Source : https://www.swissinfo.ch/eng/banking-fintech/former-federal-councilor-ueli-maurer-criticizes-report-on-cs-crisis/88706443
Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s’occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l’entrepreneuriat