Le Pape François dénonce une finance qui piétine les plus vulnérables

Le pape François a déclaré à un groupe de banquiers italiens qu’une économie qui favorise les inégalités et crée une séparation avec les gens du quotidien est une économie “incivile”.

« Quand la finance piétine les personnes, alimente les inégalités et s’éloigne de la vie des territoires, elle trahit sa vocation. Je dirais qu’elle devient une économie incivile », a affirmé le pape le 16 décembre.

Le pape s’exprimait devant des représentants de trois grandes institutions bancaires italiennes : Banca Etica, la Banque Coopérative d’Abruzzes et de Molise, et la Banque Coopérative du Centre de Campanie.

Francis, qui plaide régulièrement pour un accès plus équitable à la richesse, a également dénoncé les multinationales qui « délocalisent leurs activités vers des endroits où il est plus facile d’exploiter le travail » et mettent « les familles et les communautés dans une situation défavorable ».

« Une finance saine ne dégénère pas en attitudes usuraires, en pure spéculation ou en investissements nuisibles à l’environnement et favorisant les guerres », a ajouté le pape argentin, qui a célébré son 88ème anniversaire le 17 décembre.

Prêts pour les personnes en difficulté

Critique assidue des excès du capitalisme, François a exhorté les banques à accorder davantage de prêts aux personnes « en difficulté » et a renouvelé son appel aux pays riches pour qu’ils annulent les dettes à l’occasion de l’Année jubilaire en 2025.

Ayant été témoin de la crise économique en Argentine et de l’exploitation des plus pauvres, le pape condamne régulièrement une économie financière virtuelle qui détruit des emplois. Il a souvent été accusé d’avoir des idées marxistes, ce qu’il refuse catégoriquement.

En 2018, le Vatican a publié un document détaillé disséquant et critiquant sévèrement le système financier mondial, jugé largement amoral, en abordant des sujets allant des produits dérivés aux subprimes, jusqu’aux économies offshore.