La présidence de la COP29, représentée par l’Azerbaïdjan, a annoncé dimanche un accord portant sur l’objectif de financement de Baku (BFG), qui vise à mobiliser chaque année 1,3 trillion de dollars de financement climatique pour les pays en développement. Ce succès, qui constitue la priorité absolue de la présidence de la COP29 pour le Sommet des Nations Unies sur le climat, marque un bond significatif par rapport à l’objectif précédent de 100 milliards de dollars et devrait ouvrir la voie à une nouvelle vague d’investissements mondiaux.
Selon un communiqué de la présidence, l’objectif de financement de Baku inclut un engagement central pour que les pays développés prennent la tête en mobilisant au moins 300 milliards de dollars par an pour les nations en développement d’ici 2035. Cela représente un ajout de 50 milliards de dollars par rapport à la version précédente du texte, résultat de 48 heures de diplomatie intensive de la présidence de la COP29. L’accord accorde une attention particulière au soutien des pays les moins développés et des petits États insulaires en développement, avec des dispositions concernant l’accessibilité et la transparence.
Article 6 sur les marchés carbone
En parallèle, la COP29 a mis un terme à une décennie d’attente en concluant les négociations sur l’Article 6 concernant les marchés carbone à haute intégrité sous l’égide des Nations Unies. Les flux financiers issus de marchés carbone conformes pourraient atteindre 1 trillion de dollars par an d’ici 2050. Ils ont également le potentiel de réduire de 250 milliards de dollars par an le coût de mise en œuvre des plans climatiques nationaux. L’objectif de Baku et l’Article 6 redéfiniront ensemble l’architecture mondiale du financement climatique en réorientant les investissements vers les pays en développement, a déclaré la présidence.
L’objectif de Baku constitue le point central d’un ensemble d’accords visant à faire progresser tous les axes de lutte contre le changement climatique, y compris la mise en place du Fonds pour les pertes et dommages, qui sera opérationnel pour distribuer des fonds en 2025.
Ces avancées font suite à des mois de diplomatie intensive de la part de la présidence azérie, qui a dû surmonter certains des défis les plus complexes et controversés en matière d’action climatique multilatérale. Elles représentent une étape cruciale vers la mise en place des moyens nécessaires pour atteindre l’objectif de 1,5 °C.
Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, a déclaré : « Lorsque le monde s’est réuni à Bakou, beaucoup doutaient de la capacité de l’Azerbaïdjan à tenir ses engagements. Ils se sont trompés. Avec cette avancée, l’objectif de financement de Baku va transformer des milliards en trillions au cours de la prochaine décennie. Nous avons tripler l’objectif de financement climatique pour les pays en développement chaque année. »
« Une police d’assurance pour l’humanité »
« L’objectif de financement de Baku représente le meilleur accord possible que nous pouvions atteindre, et nous avons poussé les pays donateurs aussi loin que possible. Nous avons reconfiguré l’architecture financière mondiale et fait un pas significatif vers l’établissement des moyens de parvenir à 1,5 °C. Les années à venir ne seront pas faciles. La science le montre, les défis vont croître. Notre capacité à travailler ensemble sera mise à l’épreuve. L’avancée de Bakou nous aidera à faire face aux tempêtes à venir », a ajouté le président de la COP29.
Simon Stiell, secrétaire exécutif des Nations Unies pour le climat, a souligné que le nouvel objectif de financement, convenu lors de la conférence de Baku, constitue une police d’assurance pour l’humanité.
« Cet accord permettra de soutenir l’essor des énergies propres et de protéger des milliards de vies. Il aidera tous les pays à bénéficier des avantages considérables d’une action climatique audacieuse : plus d’emplois, une croissance renforcée, une énergie plus abordable et plus propre pour tous. Mais comme pour toute police d’assurance – cela ne fonctionne que si les primes sont payées intégralement et dans les délais », a-t-il précisé.
Il a également reconnu qu’aucun pays n’avait obtenu tout ce qu’il souhaitait et que le monde quitte Bakou avec un important travail à accomplir. « Ce n’est donc pas le moment de célébrer une victoire. Nous devons nous concentrer et redoubler d’efforts sur la route vers Belém. »
L’accord réussi sur l’objectif de financement de Baku s’inscrit dans une série de réalisations que la présidence de la COP29 a obtenues durant ce sommet climatique annuel des Nations Unies.
Notre Opinion
Les engagements pris lors de la COP29, notamment concernant l’objectif de financement de Baku, constituent un tournant dans la dynamique du financement climatique international. Il est essentiel de reconnaître les efforts de diplomatie déployés pour parvenir à un consensus dans un contexte aussi complexe et varié. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la considération apportée aux pays les plus vulnérables, dans un monde où les défis climatiques continuent de croître. Toutefois, la mise en œuvre de ces engagements sera déterminante et nécessitera une collaboration étroite entre les nations, pour garantir que ces promesses se traduisent par des actions concrètes.
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Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s’occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l’entrepreneuriat