À compter du 1er janvier, les Émirats Arabes Unis (EAU) mettront en place une imposition de 15 % sur les grandes multinationales (MNC) opérant dans le pays, dans le cadre des réformes fiscales exigées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Le cadre de l’OCDE vise à lutter contre l’évasion fiscale. Les réglementations de l’OCDE, connues sous le nom de Règles mondiales anti-érosion de la base (GLoBE), ont vu plus de 135 juridictions s’engager à modifier certains éléments du système fiscal international.
Le Impôt minimum direct, ou DMTT, fait partie du programme de réforme de l’OCDE visant à unifier les taux d’imposition pour les MNC et à s’assurer qu’elles paient au moins 15 % dans chaque pays où elles exercent leurs activités. La mise en conformité des EAU avec les exigences de l’OCDE est supervisée par le Ministère des Finances.
Selon l’Agence de presse des Émirats (WAM), le DMTT s’applique aux entreprises multinationales opérant aux EAU dont le chiffre d’affaires mondial consolidé est d’au moins 750 millions d’euros « pendant au moins deux des quatre années financières précédant l’année financière au cours de laquelle le DMTT s’applique ».
Depuis 2023, les EAU appliquent un taux d’imposition sur les sociétés de 9 % pour les entreprises dont les bénéfices dépassent 375 000 AED (102 100 $). Un taux de TVA de 5 % sur les biens et services a également été introduit en 2018.
Les Émirats sont un centre névralgique pour les MNC. Beaucoup d’entre elles opèrent dans des zones offrant des incitations fiscales attrayantes. Ce modèle économique, largement initié par Dubaï, a été adopté par d’autres pays cherchant à attirer les investissements directs étrangers.
Bahrain prévoit également d’appliquer le DMTT à partir du 1er janvier. D’autres membres du Conseil de coopération du Golfe, à savoir le Koweït, Oman, le Qatar et l’Arabie saoudite, également membres de l’OCDE, devraient également mettre en œuvre les règles du DMTT.
Parallèlement, les EAU envisagent de nouvelles incitations fiscales pour favoriser la croissance et l’innovation. Afin d’encourager la recherche et le développement, en 2026, les EAU proposeront un crédit d’impôt de R&D variant de 30 à 50 %, remboursable en fonction du chiffre d’affaires et du nombre d’employés de l’entreprise aux EAU, selon WAM. Ils envisagent également d’offrir un crédit d’impôt remboursable pour les activités d’emploi stimulant l’innovation et renforçant la compétitivité mondiale des EAU. Ces deux programmes d’incitation sont soumis à l’approbation législative.
Notre Opinion
La mise en œuvre de la taxe de 15 % sur les multinationales aux Émirats Arabes Unis représente une évolution significative dans le paysage fiscal global, surtout dans une région qui est traditionnellement perçue comme un havre d’incitations fiscales. Bien que cette initiative puisse susciter des préoccupations parmi les entreprises cherchant à optimiser leur charge fiscale, elle pourrait également renforcer la réputation des EAU en tant que pays d’affaires responsable et aligné sur les normes internationales. Cette démarche, tout en posant un défi pour les entreprises, pourrait favoriser un environnement d’investissement plus transparent et compétitif.
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Rebecca Dubois est Responsable de la section Business et Finance / Elle est Chargée de coordonner les différentes sections de Sefarad et s’occuper également du programme International et des Actualités, de la Finance du Développement personnel et des sujets liés à l’entrepreneuriat