Glencore abandonne son projet de scission de l’activité charbon face à la résistance des actionnaires

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Glencore a abandonné un plan radical de scission de son activité charbonnière après que les actionnaires se soient opposés à cette initiative, illustrant ainsi un changement de sentiment significatif vis-à-vis des énergies fossiles.

L’entreprise du FTSE 100 avait l’année dernière envisagé de coter son activité charbonnière, très lucrative mais polluante, à New York, une décision que le directeur général Gary Nagle considérait alors comme bénéfique pour les actionnaires.

Cependant, mercredi, Glencore a annoncé qu’elle conserverait finalement cette activité après une consultation prévue avec les investisseurs. La scission aurait marqué la plus grande restructuration de Glencore depuis l’acquisition du groupe minier Xstrata il y a plus d’une décennie.

Cette décision intervient alors que des géants de l’énergie comme Shell et BP ont récemment revu leurs approches pour séduire les investisseurs axés sur l’environnement, la société s’engageant désormais à se concentrer sur ses opérations pétrolières et gazières de base tout en améliorant les rendements pour les actionnaires.

“Le pendule de l’ESG a tendance à revenir en arrière ces neuf à douze derniers mois,” a déclaré Nagle. “Ils [les actionnaires] reconnaissent que la trésorerie est primordiale.”

Le charbon a connu une résurgence après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, qui a provoqué une crise énergétique en Allemagne, un pays qui dépendait depuis longtemps du Kremlin pour satisfaire une grande partie de ses besoins. L’activité charbonnière est devenue un moteur de profit majeur pour Glencore.

Dans le cadre du plan de scission élaboré par Nagle l’année dernière, Glencore aurait fusionné son activité charbonnière avec la division spécialité charbon de Teck Resources au Canada, dont elle a acquis une participation majoritaire pour 6,9 milliards de dollars.

Glencore, qui compte parmi ses plus grands investisseurs l’Autorité d’Investissement du Qatar et l’ancien directeur général Ivan Glasenberg, a déclaré avoir sondé l’avis des deux tiers de sa base d’actionnaires sur la scission.

Conserver son activité charbonnière met Glencore en désaccord avec les stratégies adoptées par certains de ses principaux concurrents. Anglo American a quitté le marché du charbon thermique mais continue de produire du charbon destiné à la sidérurgie, tandis que Rio Tinto a complètement abandonné cette activité.

La combustion des énergies fossiles pour la production d’énergie et le chauffage est responsable de la majorité des émissions de gaz à effet de serre causant le réchauffement climatique, le charbon étant la source unique la plus polluante.

Glencore a longtemps soutenu que les groupes miniers cotés en bourse sont mieux positionnés pour fermer les mines de charbon de manière responsable à mesure que le monde se décarbone, plutôt que de les vendre à des entreprises privées échappant à tout contrôle.

Retenir ses activités charbonnières – et ses flux de trésorerie – donnera à Glencore plus de puissance financière alors que les opérations de fusion-acquisition dans l’industrie minière s’accélèrent. Plus tôt cette année, BHP a échoué dans sa tentative d’acheter Anglo American pour 39 milliards de livres.

Nagle a déclaré que la prévision de flux de trésorerie actuelle “augure bien pour d’éventuels rendements supplémentaires pour les actionnaires, au-delà de notre distribution de trésorerie de base, en février 2025”.

Glencore a également annoncé mercredi des bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement de 6,3 milliards de dollars pour le premier semestre, correspondant aux prévisions des analystes mais en baisse d’un tiers par rapport à la même période l’année dernière.

Les actions de Glencore sont restées peu modifiées lors des premières transactions mercredi.