General Motors a annoncé à ses actionnaires mercredi qu’elle procéderait à une réduction de la valeur de son activité en Chine de plus de 5 milliards de dollars.
Le conseil d’administration de l’entreprise a jugé que ces charges non monétaires étaient nécessaires « au regard de la finalisation de nouvelles prévisions commerciales et de certaines actions de restructuration » liées à la coentreprise, selon un document officiel de la société.
Mary Barra, la PDG, est en train de transformer les opérations de GM en Chine, région qui était autrefois un moteur de bénéfices mais qui a enregistré des pertes l’année dernière. Barra a promis aux investisseurs en octobre des améliorations d’ici la fin de l’année, affirmant qu’il y aurait « une réduction significative des stocks des concessionnaires et des améliorations modestes des ventes et des parts de marché ».
Le constructeur automobile a subi une perte d’environ 350 millions de dollars dans la région au cours des trois premiers trimestres de cette année.
GM prévoit des coûts de restructuration compris entre 2,6 et 2,9 milliards de dollars et une réduction de la valeur de la coentreprise de 2,7 milliards de dollars.
GM s’associe à SAIC Motors en Chine pour produire des véhicules Buick, Chevrolet et Cadillac.
L’entreprise américaine a fait son entrée sur le marché chinois à la fin des années 1990 et, en 2010, elle vendait plus de véhicules en Chine qu’aux États-Unis. La coentreprise de GM a atteint son apogée en 2018 avec des ventes annuelles de 2 millions de voitures.
Toutefois, les ventes de véhicules étrangers ont été frappées par la montée des fabricants locaux. Les ventes de SAIC-GM ont chuté de 59 % au cours des 11 premiers mois de cette année, atteignant 370 989 unités, tandis que le champion des véhicules à énergies nouvelles, BYD, en a vendu plus de dix fois le nombre durant la même période.
Volkswagen, qui a perdu son titre de marque la plus vendue en Chine au profit de BYD en 2022, intensifie ses efforts pour renforcer ses liens avec des partenaires chinois tels que Xpeng Motor et SAIC dans le domaine des technologies liées aux véhicules électriques, afin de contrer la baisse de ses ventes sur son plus grand marché. Le constructeur allemand et SAIC ont convenu récemment de prolonger leur contrat de coentreprise de dix ans, jusqu’en 2040.
Le constructeur automobile japonais Nissan Motor réduit également de 9 000 postes et diminue considérablement sa capacité de production en raison de ses ventes en déclin en Chine et aux États-Unis.
À Detroit, le concurrent de GM, Ford Motor, transforme sa présence en Chine pour devenir un hub d’exportation de véhicules, bien que certains analystes exhortent les constructeurs de l’automobile de Detroit à couper leurs pertes et à quitter complètement le plus grand marché automobile du monde.
Notre Opinion
La restructuration de General Motors en Chine reflète les défis sans précédent auxquels sont confrontés les géants de l’automobile sur ce marché en mutation rapide. Cette situation illustre la nécessité pour les entreprises d’adapter leur stratégie face à la montée en puissance des fabricants locaux, qui s’imposent désormais comme des acteurs majeurs. À l’avenir, il sera crucial pour GM et d’autres entreprises de tirer des leçons de cette dynamique pour repositionner leurs offres et renforcer leur présence sur un marché en pleine évolution.
- Source image(s) : www.theguardian.com
- Source : https://www.theguardian.com/business/2024/dec/04/gm-china-loss-value
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.