Intel transforme sa fonderie en filiale et explore des financements externes

Les actions d’Intel ont grimpé de 8 % lors des échanges après la fermeture du marché lundi, après que l’entreprise a annoncé son intention de transformer son activité de fonderie en une unité indépendante avec son propre conseil d’administration et la possibilité de lever des fonds externes.

Dans le cadre des efforts de Gelsinger pour redresser le fabricant de puces en difficulté, Intel a indiqué dans un mémo à ses employés qu’il vendrait également une partie de sa participation dans Altera.

Gelsinger a expliqué que cette restructuration permettra à l’activité de fonderie d’« évaluer des sources de financement indépendantes » et intervient quelques jours après la réunion du conseil d’administration d’Intel pour évaluer la direction et l’avenir de l’entreprise. L’activité de fonderie, qu’Intel prévoit d’utiliser pour fabriquer des puces pour d’autres clients, a pesé lourdement sur ses résultats financiers, l’entreprise dépensant environ 25 milliards de dollars sur ce segment au cours des deux dernières années.

Au-delà de la recherche de financements extérieurs, Intel envisage également la possibilité de scinder son activité de fonderie, possiblement en une entreprise cotée en bourse, selon une personne connaissant le dossier, qui a demandé à rester anonyme pour discuter d’informations confidentielles.

Avec un « conseil d’administration opérationnel » distinct et une structure d’entreprise plus claire, les mécanismes d’une séparation deviendraient bien plus simples que d’essayer de transformer une unité entièrement intégrée en une société indépendante.

Avant la hausse post-marché, Intel avait perdu près de 60 % de sa valeur cette année. L’entreprise a cédé des parts de marché dans son secteur clé des PC et des centres de données tout en voyant Nvidia dominer le marché des puces pour les charges de travail liées à l’intelligence artificielle. En août, Intel a annoncé des résultats trimestriels décevants, entraînant la plus forte chute de son histoire depuis 50 ans, et a déclaré qu’elle licencierait plus de 15 % de son personnel dans le cadre d’un plan de réduction des coûts de 10 milliards de dollars. Gelsinger a précisé que l’entreprise était à peu près à mi-parcours des licenciements.

Intel mettra également en pause ses efforts de fabrication en Pologne et en Allemagne “d’environ deux ans en fonction de la demande anticipée sur le marché”, a déclaré Gelsinger, tout en réduisant ses projets concernant son usine en Malaisie. Les projets de fabrication aux États-Unis ne seront pas affectés, a précisé l’entreprise.

Plus tôt dans la journée de lundi, Intel a reçu jusqu’à 3 milliards de dollars de l’administration Biden grâce à la loi CHIPS et Sciences, un effort visant à ramener la fabrication de puces aux États-Unis. Ce financement est destiné au programme “Secure Enclave”, qui soutient un projet entre Intel et le Département de la Défense.

Le gouvernement américain renforce ses investissements dans la production de semi-conducteurs en raison des risques géopolitiques croissants autour de Taïwan, siège du plus grand fabricant de puces contractuelles du monde, Taiwan Semiconductor Manufacturing. La secrétaire au Commerce des États-Unis, Gina Raimondo, a récemment rencontré Gelsinger, qui a exprimé sa frustration quant à la forte dépendance des fabricants de puces américains envers Taiwan Semiconductor.

En plus de l’annonce concernant la fonderie, Intel a déclaré avoir conclu un accord avec Amazon Web Services pour produire des puces personnalisées pour l’IA, prolongeant un partenariat de longue date entre les deux entreprises. Amazon est un grand client des puces Intel pour alimenter ses serveurs AWS et achètera également un processeur Xeon personnalisé d’Intel, a indiqué la société.

Cette initiative donnera potentiellement à Intel une nouvelle position sur le marché croissant des puces pour serveurs d’IA. Bien qu’Intel propose plusieurs produits pouvant être utilisés pour l’IA, y compris Gaudi 3, Nvidia a largement dominé le marché.

Amazon développe ses propres puces d’IA, dont une appelée Trainium, depuis plus de cinq ans. Microsoft et Google ont également investi massivement dans des puces sur mesure pour l’IA, visant à proposer des processeurs moins coûteux que les unités de traitement graphique polyvalentes de Nvidia.

Intel a indiqué qu’elle réaliserait sa fabrication la plus avancée, y compris la puce IA pour AWS, dans son usine en Ohio actuellement en construction.

“Tous les yeux seront rivés sur nous”, a déclaré Gelsinger. “Nous devons nous battre pour chaque centimètre et exécuter mieux que jamais. Car c’est la seule façon de faire taire nos détracteurs et de livrer les résultats que nous savons être capables d’atteindre.”