Selon un document du Trésor français, le plan prévoit une augmentation d’impôts de 19,4 milliards d’euros et des coupes de dépenses de 41,3 milliards d’euros. La suppression de certains crédits d’impôts ou des réductions fiscales prévues sera considérée comme faisant partie des coupes de dépenses.
Dans un effort pour éviter des troubles sociaux, une part significative du fardeau fiscal pèsera sur les entreprises, qui devraient contribuer environ 13,6 milliards d’euros au plan de réduction du déficit juste par le biais des impôts. Cela inclut 8,5 milliards d’euros via une « taxe exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises ». 2 milliards d’euros supplémentaires devraient provenir des augmentations d’impôts que le ministre délégué au Budget, Laurent Saint-Martin, a précisé ne concerneraient que « les plus riches » — soit seulement 0,3 % des ménages français.
Le fardeau fiscal devrait peser moins sur ceux qui gagnent moins, bien que le plan de report d’une augmentation des retraites liée à l’inflation de janvier à juillet 2025 puisse être controversé.
Les projets d’augmentation des impôts ou de retour sur les baisses d’impôts qu’Emmanuel Macron a mises en place depuis son élection en 2017 ont suscité du mécontentement parmi ses soutiens. Certains, dont l’ancien ministre de l’Intérieur et poids lourd politique Gérald Darmanin, ont même menacé de voter contre le budget.
« Quand vous prenez le toboggan des hausses d’impôts, tout le monde finit par être touché », a déclaré Darmanin dimanche.
La nouvelle administration a promis que les hausses d’impôts seraient temporaires et nécessaires en raison de la situation budgétaire critique de la France. Le déficit budgétaire pourrait atteindre 6 % du PIB en 2024 — bien au-dessus de la prévision officielle précédente de 5,1 %.
Une note d’analyse du Trésor français qui a été utilisée pour élaborer le budget, obtenue par POLITICO, a souligné que des « économies d’ampleur » étaient nécessaires « pour contenir la détérioration des comptes publics ».
Le gouvernement Barnier, soutenu par une base limitée de députés centristes et de droite qui ne détient pas de majorité à l’Assemblée nationale, devra probablement invoquer un mécanisme constitutionnel controversé pour faire passer les mesures. Cette procédure permet au gouvernement de contourner un vote, sauf si une motion de censure est adoptée dans les 48 heures, afin d’approuver une législation. Cela signifie que le gouvernement pourrait mettre en jeu sa survie sur cette loi de plan budgétaire, et qu’il sera particulièrement vulnérable aux demandes partisanes.
Notre Opinion
Le plan de réduction du déficit budgétaire en France soulève des questions essentielles sur la répartition des efforts fiscaux entre les ménages et les entreprises. Bien que l’intention de minimiser l’impact sur les plus modestes soit louable, le choix de soumettre les grandes entreprises à des hausses d’impôts exceptionnelles pourrait entraîner des réactions inattendues sur le marché et au sein du tissu économique. Les entreprises, souvent considérées comme des moteurs d’innovation et de croissance, pourraient être amenées à reconsidérer leurs investissements en raison de ce fardeau supplémentaire. Ainsi, la mise en œuvre de ce plan pourrait avoir des implications large sur le développement économique du pays à court terme. Une discussion ouverte autour de ces mesures serait bénéfique pour équilibrer les intérêts fiscaux avec les besoins de croissance économique.
- Source images(s) : www.politico.eu
- Source : https://www.politico.eu/article/michel-barnier-big-business-wealthiest-households-resorb-french-deficit-public-spending-taxes/
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.