Carnival Corporation et Pam Bondi : Une Relation de Lobbying Révélée
Au milieu de la première administration Trump, Carnival Corporation, le plus grand croisiériste au monde, faisait face à un problème à Cuba qu’elle souhaitait voir résolu par le président. Basée à Miami, l’entreprise a engagé Pam Bondi, qui avait établi une relation étroite avec Donald J. Trump pendant ses deux mandats en tant que procureur général de Floride, la principale autorité judiciaire de l’État.
Carnival craignait d’être poursuivie pour des dommages pouvant atteindre 600 millions de dollars suite à l’utilisation de docks à La Havane, réquisitionnés des décennies auparavant par les communistes cubains. L’entreprise recherchait l’aide de M. Trump pour se protéger contre ces poursuites. Grâce à l’intervention de Ms. Bondi, le président de Carnival, Micky Arison, a réussi à obtenir une rencontre avec Mr. Trump dans le bureau ovale pour exposer leur situation.
Finalement, le président ne s’est pas rangé du côté de l’entreprise. Cependant, l’implication de Ms. Bondi a montré sa capacité à faciliter les relations entre les clients et l’administration Trump. Elle avait déjà adopté une approche d’ouverture envers les entreprises pendant son mandat en Floride.
Aujourd’hui, des critiques se demandent si Ms. Bondi apportera cette même philosophie transactionnelle au Département de la Justice. Elle a été choisie par Mr. Trump comme candidate pour le poste de procureur général après le retrait de Matt Gaetz, un ancien congressiste floridien qui avait de nombreuses oppositions au sein de son propre parti républicain.
Ms. Bondi ne serait pas la première à occuper ce poste après avoir été lobbyiste. Une analyse des enregistrements de lobbying des 25 dernières années montre qu’Eric H. Holder Jr., procureur général durant l’administration Obama, avait également été lobbyiste enregistré, de même que William P. Barr, un ancien procureur général de Trump, qui avait dirigé un groupe de plaidoyer gouvernemental.
Peu après son arrivée à la tête de l’État de Floride, l’attitude « favorable aux affaires » de Ms. Bondi a été soulignée. Elle et son équipe ont rencontré un flux constant d’avocats dont les clients, comme Bridgepoint Education et Herbalife, avaient été ciblés par d’autres États pour des enquêtes.
Au début de 2019, en tant que lobbyiste, Ms. Bondi a représenté de nombreux clients, dont Uber et Amazon. La plupart de ces entreprises travaillent avec le gouvernement fédéral, ce qui soulève des questions sur de potentiels conflits d’intérêts dans un Département de la Justice qu’elle dirigerait.
Écrivant à la Maison Blanche, M. Arison a exprimé ses inquiétudes en signalant que leur société pourrait être jugée pour « trafic » de propriété confisquée, et les conséquences financières pourraient atteindre 600 millions de dollars. Les échanges avec Mr. Trump à ce sujet n’ont cependant pas abouti à une solution favorable pour Carnival, qui a depuis été frappée par plusieurs poursuites judiciaires.
L’importance de cette affaire souligne la manière dont les intérêts privés et publics peuvent s’entrelacer au sein du gouvernement. Les décisions prises à l’égard de l’industrie peuvent avoir des répercussions significatives sur des entreprises privées, et il est crucial que les responsables gouvernementaux naviguent avec soin dans ce paysage complexe.
Notre Opinion
La situation de Pam Bondi et son rôle dans la relation entre Carnival Corporation et l’administration Trump met en lumière les dynamiques souvent complexes et parfois opaques qui existent au sein du lobbying. Si la présence d’anciens lobbyistes dans des rôles gouvernementaux peut apporter une expertise précieuse, la vigilance reste essentielle pour garantir que l’intérêt public prime sur les intérêts personnels et commerciaux. Une évaluation minutieuse de ces interactions pourrait aider à maintenir l’intégrité du système judiciaire tout en renforçant la confiance du public dans ses institutions.
- Source image(s) : www.nytimes.com
- Source : https://www.nytimes.com/2025/01/08/us/politics/pam-bondi-trump-attorney-general-lobbyist.html
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.