La Chambre de commerce internationale (CCI) appelle les gouvernements à convenir d’un mécanisme multisectoriel solide et fonctionnel pour le partage des bénéfices en vue de promouvoir la conservation de la biodiversité lors de la COP16 de la Convention sur la diversité biologique (CDB) à Cali, en Colombie.
Près d’un million d’espèces sont menacées d’extinction selon le Rapport mondial d’évaluation de 2019, soulignant le danger considérable pesant sur la biodiversité. Lors de la COP15 en 2022, les dirigeants mondiaux se sont engagés à vivre en harmonie avec la nature d’ici 2050 tout en adoptant le Cadre mondial sur la biodiversité de Kunming-Montréal (GBF) pour concrétiser cette vision. La COP16 cette année examinera les progrès réalisés dans l’application du GBF et décidera des méthodes de suivi et de financement de son implémentation.
Concernant ce dernier point, les gouvernements sont également attendus pour déterminer la conception d’un mécanisme multilatéral pour le partage des bénéfices issus de l’utilisation des “informations sur les séquences numériques”.
Daphne Yong D’Herve, Directrice de l’Engagement politique du réseau mondial à la CCI, a déclaré :
“Les entreprises sont prêtes à s’engager pleinement à la COP16, car elles peuvent et doivent être une partie clé de la solution pour enrayer la perte de biodiversité. Un mécanisme de partage des bénéfices avec une large base de contributeurs contribuerait à garantir un flux de fonds significatif, à sensibiliser au principe du partage des bénéfices et à encourager un sens de responsabilité collective parmi tous les secteurs bénéficiant de la biodiversité.”
Avant le début de la conférence, la CCI a esquissé des éléments clés de tout nouvel accord multilatéral sur le partage des bénéfices – soulignant la nécessité d’un mécanisme fonctionnel qui offre une certitude juridique aux entreprises à travers les processus d’innovation et de commercialisation. L’organisation a également insisté sur l’impératif de garantir que tout nouveau mécanisme :
- incite à la participation tant des pays que d’une large base de contributeurs du secteur privé ;
- assure que les contributions collectées sont utilisées pour financer la conservation de la biodiversité et l’utilisation durable, en soutenant le rôle des peuples autochtones et des communautés locales en tant que gardiens de la biodiversité ;
- soutienne la recherche et l’innovation en fournissant un accès ouvert aux données ; et
- reconnaisse que le suivi et la traçabilité à travers les chaînes de valeur ne sont pas pratiques.
Madame Yong D’Herve a ajouté :
“Les entreprises continuent à s’engager à la COP16 et au-delà, dans les travaux nécessaires pour construire un mécanisme fonctionnel qui puisse offrir une certitude juridique et obtenir l’engagement le plus large possible des pays, des titulaires de droits et des parties prenantes.”
Pour en savoir plus sur les perspectives des entreprises concernant un mécanisme multilatéral de partage des bénéfices.
Notre Opinion
La question de la biodiversité est de plus en plus pressante dans le contexte des évolutions climatiques et des pressions exercées sur les ressources naturelles. L’appel de la CCI pour un mécanisme de partage des bénéfices multilatéral pourrait ouvrir la porte à des collaborations entre entreprises et gouvernements, favorisant des solutions novatrices pour la conservation. Toutefois, il sera crucial de garantir que toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales, soient pleinement impliquées dans la mise en œuvre de ces initiatives, afin d’assurer une démarche véritablement inclusive et durable. Cela soulève des questions intéressantes sur l’équilibre à trouver entre intérêt économique et préservation de l’environnement, un enjeu central pour les décennies à venir.
- Source image(s) : iccwbo.org
- Source : https://iccwbo.org/news-publications/news/business-committed-to-secure-robust-and-workable-benefit-sharing-regime-at-cop16-says-icc/
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.