L’économie allemande, fortement dépendante des exportations, risque de subir de plein fouet les conséquences des droits de douane imposés par l’administration Trump et des subventions industrielles chinoises, étant donné que ses entreprises exportent massivement vers les États-Unis ainsi que vers la Chine.
Selon Olaf Scholz, il est crucial que les politiques de l’UE facilitent ces exportations sans froisser les partenaires commerciaux. À ce titre, le projet de taxe européenne sur le carbone, connu sous le nom de Mécanisme d’Ajustement Carboné aux Frontières (CBAM), est une problématique clé. Scholz estime que cette taxe doit être révisée pour renforcer l’attrait des produits énergivores, tels que l’acier, fabriqués en Europe. En l’état actuel, le CBAM ne prévoit des droits que sur les produits importés, protégeant ainsi les entreprises européennes des produits étrangers moins chers qui ne respectent pas les mêmes normes.
Les constructeurs automobiles allemands, quant à eux, sont particulièrement exposés au marché chinois. Cette situation fait de Berlin un ardent défenseur de la lutte contre les droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, une question soulevée après une enquête anti-subvention initiée par Paris. Dans une lettre récente, Scholz a de nouveau dénoncé ces droits, plaidant pour une solution négociée.
L’alliance franco-allemande
Bien que la France et l’Allemagne soient en désaccord concernant les droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, Scholz a mis en avant leur partenariat inattendu pour l’abrogation des pénalités que les constructeurs automobiles pourraient encourir cette année s’ils ne respectent pas les nouveaux objectifs d’émissions. Une coalition d’États membres de l’UE soutient cette exemption, incluant une proposition en provenance d’Italie et de la République tchèque, afin d’examiner plus tôt la législation de 2035 qui exige des ventes de véhicules zéro émission.
Notre Opinion
Il est intéressant de constater comment les enjeux commerciaux entre les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne s’entremêlent pour influencer les décisions politiques en matière d’environnement et d’exportation. La position allemande, souvent perçue comme un modèle d’équilibre entre des intérêts économiques divers, doit naviguer avec soin dans ce contexte international complexe. La nécessité de trouver des compromis entre protection de l’environnement et soutien à l’industrie locale soulève des défis que les leaders européens doivent impérativement relever pour éviter des tensions exacerbées dans un paysage commercial déjà fragile.
- Source image(s) : www.politico.eu
- Source : https://www.politico.eu/article/olaf-scholzs-business-pitch-brussels-election-boomerang/
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.