Citlalli Hernández, la secrétaire aux Femmes, a annoncé qu’elle envisagerait de déposer une plainte contre le juge Francisco Salazar pour avoir acquitté Diego N, un ancien élève de l’Institut Polytéchnique National (IPN). Ce dernier est accusé d’avoir généré du contenu sexuel à l’aide d’intelligence artificielle, en se basant sur des photographies réelles de plusieurs de ses camarades, le juge ayant, selon elle, omis de considérer la perspective de genre dans son analyse.
La fonctionnaire a précisé qu’elle est en contact avec Olimpia Coral Melo, l’activiste derrière la Loi Olimpia, qui soutient les étudiantes touchées. Elle prévoit de se rencontrer avec elle la semaine prochaine, ainsi qu’avec le président du Tribunal Supérieur de Justice de la Ville de Mexico, afin d’apporter plus d’informations sur cette affaire dès mercredi.
“Je suis en contact avec Olimpia, qui accompagne les jeunes filles. Nous avons prévu de nous voir la semaine prochaine, ainsi qu’avec le président du tribunal local”, a-t-elle déclaré lors d’une interview au Palais National.
La secrétaire aux Femmes a indiqué qu’elle mettra en place une table de travail avec le président du tribunal local pour examiner le cas de Diego ‘N’ ainsi que d’autres affaires similaires. Elle a expliqué que l’argument juridique justifiant son acquittement repose sur l’absence d’un cadre légal approprié.
Cependant, le ministère considère qu’il est en réalité question d’une absence de prise en compte de la perspective de genre. Elle a précisé que la Loi Olimpia, qui sanctionne la violence numérique dans la plupart des États, pourrait être appliquée, bien qu’elle ait souligné que, du point de vue de certains juges, il existerait “un vide légal”.
“Nous allons organiser une réunion avec le président du tribunal pour examiner ce cas et d’autres affaires similaires. Bien que l’argument juridique avancé par les autorités soit l’absence d’un type pénal, nous pensons qu’il s’agit plutôt d’un manque de prise en compte de la perspective de genre, car il y avait bien plus à faire. Nous sommes en dialogue et en train de mieux comprendre la situation.”
Elle a mentionné qu’à travers les réseaux sociaux, elle avait pris connaissance d’autres cas similaires où la perspective de genre pourrait également avoir été négligée, elle a donc assuré que des plaintes seraient déposées si nécessaire.
“Je pense qu’après avoir approfondi le sujet, je ne voudrais pas être irresponsable dans mes déclarations. J’ai vu sur les réseaux sociaux que ce n’est pas le premier cas où l’on a agi sans tenir compte de la perspective de genre. Si cela s’avère nécessaire, nous déposerons des plaintes ; au final, il incombe à l’État de garantir la justice. Suite à la réforme constitutionnelle proposée par la présidente, qui a été adoptée, il y a désormais un double devoir renforcé de protection des femmes. Si nécessaire, nous ferons donc avancer une plainte”, a-t-elle conclu.