Santiago de Querétaro, Qro., 6 décembre 2024.-
Le terme “Sicariato Digital” désigne des actions planifiées de harcèlement, de diffamation et d’espionnage numérique visant à évincer les femmes des espaces publics et politiques. Pour contrecarrer ces agressions, les députées Claudia Díaz Gayou et Rosalba Vázquez Munguía, accompagnées de membres de l’Association Grandeza de las Mujeres Mexicanas, ont présenté des réformes à la Loi État sur les Femmes vivant dans un environnement sans violence, à la Loi Organique du Pouvoir Exécutif, ainsi qu’au Code Pénal de l’État, afin de criminaliser ces pratiques.
La députée Claudia Gayou a souligné que “le sicariato digital est un moyen utilisé pour réduire au silence, discréditer et contrôler les femmes, notamment celles qui osent se faire entendre ou prendre des responsabilités. De plus, la cyberviolence politique n’affecte pas seulement les femmes dans la sphère publique, mais envoie également un message d’exclusion et de restriction à toutes celles qui aspirent à s’investir dans la vie politique de l’État.
Ainsi, Díaz Gayou a souligné la nécessité urgente de protéger les droits des femmes dans le domaine numérique et de garantir une sécurité et une justice équitables dans l’État. L’évolution des technologies et l’utilisation accrue des plateformes numériques ont généré de nouvelles formes de violence, en particulier à l’encontre des femmes.
Les initiatives proposées incluent :
– Une réforme des Articles 4, 6, 41, 48 de la Loi État sur l’Accès des Femmes à une Vie Libre de Violence, qui intègre la cyberviolence politique et le sicariato digital comme formes spécifiques de violence basée sur le genre. Cela permet non seulement de reconnaître l’impact de telles pratiques, mais également d’établir des mesures préventives et des actions d’assistance pour les victimes.
– Une réforme de l’Article 33, Sections XXIV et XXV de la Loi Organique du Pouvoir Exécutif de l’État de Querétaro, visant à conférer à la Secrétaria de la Sécurité Citoyenne les responsabilités nécessaires pour mettre en œuvre une Stratégie État de Cybersécurité avec une perspective de genre et un respect des droits humains.
– Un ajout au Chapitre III, Articles 159 Quinquies, 159 Sexies et 159 Septies du Code Pénal de l’État de Querétaro, qui a pour objectif de qualifier et de sanctionner les délits informatiques entre particuliers, en prévoyant des aggravations spécifiques lorsque les victimes sont des femmes ou des mineurs, ou si les auteurs sont des partis politiques, candidats, ou des fonctionnaires.
La législatrice a précisé que ces réformes permettront de qualifier le sicariato digital comme un délit et de renforcer la cybersécurité avec une approche de genre, afin d’assurer la sécurité des femmes à toutes les étapes de leur vie, y compris dans le domaine numérique.
“En tant que législatrice, je m’engage à relever ces défis à travers des actions concrètes. Ces réformes permettront de lutter contre le sicariato digital et d’inclure la notion de cyberviolence politique contre les femmes”, a déclaré Díaz Gayou.
De son côté, la députée Rosalba Vázquez Munguía a rappelé que les femmes doivent se soutenir mutuellement, car la plupart d’entre elles ont connu des expériences négatives ou sont au courant de telles situations, surtout lorsqu’elles occupent des postes décisionnels. Elle a donc salué cette forme de lutte à travers la législation.
La présidente de la Fondation Grandeza de las Mujeres Mexicanas, Laura Sepúlveda Antuna, a indiqué qu’avec cette initiative de loi, un appel est lancé pour que les femmes continuent à vivre sans violence et puissent s’exprimer librement dans n’importe quel espace. Elle a souligné que la violence basée sur le genre contre les femmes atteint des niveaux alarmants, notamment avec l’essor de l’intelligence artificielle et des outils numériques comme moyens d’agression.
Un rapport récent de l’Alianza Regional de Libre Expresión e Información et d’ONU Femmes révèle que 80% des femmes victimes de violence en ligne se autocensurent, ce qui limite leur participation sur les réseaux sociaux et au débat public. En 2022, 9,8 millions de femmes au Mexique ont été victimes de harcèlement cybernétique, principalement par le biais de plateformes comme WhatsApp, Facebook et Instagram.
D’autre part, il a été noté que les technologies d’intelligence artificielle sont utilisées pour créer des images et vidéos fausses, avec une augmentation de 290% des contenus de nudité générés. Ces outils non seulement nuisent à la réputation des victimes, mais cherchent également à influencer les processus électoraux, à manipuler l’opinion publique et à discréditer les candidates et les défenseurs des droits humains.
Mon opinion
Il est essentiel de porter une attention particulière aux réformes proposées concernant le sicariato digital. La législation qui vise à protéger les femmes contre les agressions numériques est non seulement un pas dans la bonne direction, mais elle peut également favoriser un changement sociétal en permettant une plus grande expression des voix féminines dans le domaine public. Il reste toutefois crucial de veiller à ce que les mesures mises en place soient effectivement appliquées et qu’un suivi soit effectué pour garantir leur efficacité. Ainsi, la mise en œuvre des lois devra se faire dans un souci constant de vigilance et d’adaptation à l’évolution rapide des technologies et des comportements en ligne.
- Source image(s) : legislaturaqueretaro.gob.mx
- Source : http://legislaturaqueretaro.gob.mx/las-diputadas-claudia-gayou-y-rosalba-vazquez-impulsan-reformas-para-tipificar-como-delito-el-sicariato-digital/
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.