Les systèmes judiciaires du pays continuent de se moderniser grâce à la mise en place d’un logiciel d’analyse judiciaire qui facilite un processus clé dans les affaires de justice : la collecte de preuves numériques à partir de téléphones ou d’autres dispositifs, dont l’expertise nécessitait jusqu’à présent obligatoirement la saisie du mobile.
Ce logiciel, nommé ‘Espejo Chubut’, a été conçu par le Département d’informatique judiciaire du ministère public de ce territoire patagonique. Il évite la nécessité de saisir un élément pour la collecte de preuves. Il génère une copie uniquement des chats, audios, images et vidéos de toute plateforme ou réseau social pertinents pour l’affaire en cours, sans interférer avec le reste des contenus qui ne sont pas liés au cas.
Le processus de collecte de ces données s’effectue en quelques minutes devant le propriétaire de l’appareil, et tout le soutien ainsi obtenu a une valeur probante dans le cadre du processus pénal. Une fois que les informations sont transférées dans le logiciel, les témoins ou plaignants concernés disposent à nouveau de leurs téléphones sans avoir besoin de les saisir.
“Le programme est facile à utiliser et nécessite peu de compétences techniques, permettant aux fonctionnaires d’apprendre rapidement à s’en servir”, a déclaré à Infobae Guillermo Figueredo, l’un des experts chubutens qui a participé à la création du logiciel, qui fonctionne déjà dans 15 provinces. Chubut, Santa Cruz, Río Negro, La Pampa, Mendoza, San Luis, Córdoba, San Juan, La Rioja, Santa Fe, Santiago del Estero et Corrientes ont été les premières à adopter cette nouvelle technologie. Au cours des derniers mois, la ville autonome de Buenos Aires et la province de Catamarca ont rejoint, tandis que Misiones a été la dernière province à en faire la demande.
Selon les explications de Figueredo, cet outil est utile dans des affaires de divers types. Cependant, son utilisation est particulièrement cruciale dans des cas de violence de genre, où, dans de nombreuses situations, la victime hésite à porter plainte. “Si elle souhaite présenter comme preuve une menace reçue sur son téléphone, il est courant que le téléphone doive passer par un outil d’analyse judiciaire pour que cette preuve soit valide. Mais cette pratique nécessite de laisser l’individu sans son téléphone pendant une période qui peut aller de quelques heures à plusieurs jours”, a-t-il expliqué.
Il a ajouté concernant les avantages du logiciel : “Cette situation incite souvent la personne à renoncer à porter plainte, sachant qu’elle sera privée de son appareil. Et si elle décide néanmoins de le faire, les outils judiciaires extraient la plus grande quantité d’informations stockées sur un téléphone, y compris des messages supprimés ainsi que tous les documents multimédias, tels que photos et vidéos, ce qui porte atteinte à l’intimité de la victime, qui n’a rien à voir avec la plainte.”
Figueredo a insisté sur cette différence en décrivant le fonctionnement de ‘Espejo Chubut’. “Le téléphone est connecté à l’ordinateur par un câble USB, et tout le logiciel guide l’utilisateur”, a précisé l’expert. Il a clarifié : “Nous réfléchissons le téléphone, mais nous n’y entrons jamais. Nous pouvons capturer tout ce qui est affiché à l’écran, que ce soit sur Instagram, Facebook, Snapchat, ou tout autre outil. Ce que vous voyez à l’écran, nous pouvons l’extraire avec cet outil. Mais il est important de préciser que nous n’accédons jamais au contenu du téléphone.”
De son côté, Ignacio “Nacho” Torres, gouverneur de Chubut, a souligné l’importance du programme développé dans sa province et a indiqué : “Un État agile, moderne et numérisé est ce que nous revendiquons depuis le premier jour de notre gestion et c’est ce que nous allons étendre à chaque coin du territoire pour que les Chubutens ne perdent pas de temps dans des bureaucraties et démarches inutiles.”
Pour exécuter la copie des preuves, il est nécessaire qu’il y ait un agissant (fonctionnaire désigné pour la prise de données) et un apportant (témoin, victime ou plaignant). Il peut également y avoir un témoin si l’une des parties le demande, qui doit être impartial et assister à la procédure.
Le processus s’effectue dans une salle équipée de l’ordinateur sur lequel est installé le programme. Là, le participant est informé de la procédure et doit donner son consentement pour pouvoir avancer. Ensuite :
- On ouvre le logiciel en cliquant sur l’icône du programme et ‘Espejo Chubut’ affiche un écran initial avec un message explicatif.
- On demande au participant de fournir son dispositif mobile pour le connecter, puis on le lui rend pour qu’il puisse gérer la remise du matériel.
- Le fonctionnaire active alors la fonction de “Débogage USB” et connecte l’appareil à l’ordinateur. Une fois la connexion réalisée, le fonctionnaire cliquer sur le bouton Démarrer du Programme.
- Le logiciel demande des informations d’identification qui feront partie du rapport : qui reçoit la contribution de l’appareil, le numéro de l’affaire et les informations concernant toutes les parties présentes.
- Le fonctionnaire remet le téléphone au participant, qui manipule et décide quelles images et/ou vidéos il souhaite soumettre.
- Le programme effectue une capture vidéo de l’ensemble de l’écran que le participant affiche et en fait une copie.
- Une fois le processus de capture des vidéos et images terminé, le fonctionnaire clique sur le bouton “Exporter” et le Programme sauvegarde le matériel dans un dossier.
À la fin du processus, l’agent, le participant et les témoins, le cas échéant, signeront le rapport d’intervention, indiquant ainsi leur consentement pour la procédure réalisée.
Mon opinion
Dans le contexte actuel de numérisation des procédures judiciaires, l’initiative de déployer un logiciel comme ‘Espejo Chubut’ représente une avancée significative pour la protection des droits des victimes, particulièrement dans des situations sensibles comme la violence de genre. Ce développement témoigne d’une volonté de rendre le système judiciaire plus accessible tout en préservant la confidentialité des personnes concernées. Il est essentiel d’encourager l’adoption de telles solutions, afin de faciliter la collecte de preuves sans mettre en péril la sécurité des victimes.
- Source image(s) : www.infobae.com
- Source : https://www.infobae.com/sociedad/policiales/2024/11/29/como-funciona-el-software-forense-que-permite-recopilar-la-evidencia-digital-de-un-telefono-sin-tener-que-secuestrar-el-dispositivo/
Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.