Nicolás Maduro a prêté serment en tant que Président du Venezuela pour la période 2025-2031, à la suite de sa réélection lors des élections présidentielles du 28 juillet. La cérémonie a eu lieu le vendredi 10 janvier, présidée par Jorge Rodríguez, président de l’Assemblée Nationale, dans un contexte de forte tension tant nationale qu’internationale.
L’investiture s’est tenue dans le Salon Éliptique du Palais Fédéral Législatif à Caracas, marquée par une présence militaire significative, la fermeture des frontières et une manifestation de l’opposition. Ce jour-là, une certaine confusion a entouré l’arrestation de la leader de l’opposition, María Corina Machado, qui a été brièvement détenue avant d’être relâchée. La sécurité dans la ville a été renforcée face à des rumeurs concernant une "conspiration internationale", ce qui a poussé le gouvernement à fermer les frontières terrestres et aériennes avec la Colombie.
Maduro a promis “Juro” que “ce nouveau mandat présidentiel sera celui de la paix”, en s’adressant au président du Parlement, Jorge Rodríguez, qui lui a répondu en confirmant sa légitimité dans ses fonctions. La cérémonie a eu lieu un jour après une marche de l’opposition qui a mis en lumière le bref arrestation de Machado, que le gouvernement a qualifiée d’invention, tandis que la possibilité pour Edmundo González Urrutia d’assumer la présidence semble de plus en plus hypothétique.
Contexte constitutionnel et renforcement de la sécurité
Conformément à l’article 231 de la Constitution vénézuélienne, le président élu doit prendre ses fonctions le 10 janvier de la première année de son mandat par un serment devant l’Assemblée Nationale. Maduro a juré sur le texte original de la Constitution de 1999, écrite par Hugo Chávez, leader de la Révolution Bolivarienne.
Aux alentours de l’Assemblée et des autres institutions publiques à Caracas, la sécurité a été renforcée, avec des rues barricadées, des contrôles policiers et militaires armés à chaque coin de rue. Bien que les commerces soient restés ouverts, le flux de circulation était réduit.
Le gouvernement a également ordonné la fermeture des frontières et de l’espace aérien avec la Colombie, en réponse à ce qu’il considère comme une “conspiration internationale” soutenue par les États-Unis. Washington a nié ces accusations tout en affirmant son soutien à González Urrutia, qui a récemment été reçu à la Maison Blanche.
Confusion autour de l’arrestation de Machado
Durant une manifestation contre l’investiture de Maduro, Machado, qui venait de sortir de la clandestinité, a lancé aux côtés de ses partisans “Nous n’avons pas peur !”. Après son discours, elle a été vue montant sur une moto, mais peu après, des nouvelles de son arrestation ont émergé, information que le gouvernement a qualifiée de “mensonge”.
Son équipe politique a ensuite déclaré qu’elle avait été “retenue par la force” avant d’être libérée. La fiscalité a qualifié cet événement de partie d’une “opération psychologique”. Diosdado Cabello, ministre de l’Intérieur, a affirmé que si l’intention avait été de l’arrêter, cela aurait déjà été fait. Cet incident a suscité de vives réactions internationales, la leader de l’opposition promettant de fournir des explications via les réseaux sociaux.
Défis et propositions de Maduro
Maduro, au pouvoir depuis 2013 avec le soutien des Forces Armées, fait face à de vives critiques de la part de ses adversaires qui le qualifient de “dictateur”. Récemment, González Urrutia avait tenté de se faire reconnaître par l’armée, mais la hiérarchie militaire a réaffirmé sa loyauté envers Maduro.
Portant son regard vers l’avenir, Maduro a proposé une “grande réforme” de la Constitution au cours de son prochain mandat, qui se joindrait à de nouvelles lois qui, selon des experts, pourraient limiter les libertés individuelles. Il a également promis une relance économique après des années de récession, d’hyperinflation et de pénurie dans le pays. Selon les estimations de l’ONU, plus de sept millions de Vénézuéliens ont migré en raison de la crise.
Cependant, la situation sur le plan international reste instable. L’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait aboutir à de nouvelles sanctions, semblables à celles de son premier mandat, qui incluaient un embargo pétrolier à l’encontre du régime vénézuélien.
Mon opinion
L’investiture de Maduro dans un climat de tensions tant internes qu’internationales soulève des questions importantes sur l’avenir du Venezuela. La promesse de paix et de réformes constitutionnelles, malgré un passé tumultueux, pourrait sembler difficile à réaliser dans un environnement si polarisé. Il sera essentiel de suivre l’évolution de la situation politique et économique, car les promesses de Maduro sont autant de défis à relever dans un contexte de méfiance généralisée.
- Source image(s) : alertadigital.ar
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Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.