Le rapport 2024 de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) présente deux aspects d’une même réalité mondiale : d’une part, 96 % de la population est desservie par un réseau de haut débit mobile, tandis que, d’autre part, 30 % des habitants ne peuvent accéder à cette connectivité en raison de la pauvreté. Pour la fin de l’année 2024, on estime à 2,6 milliards le nombre de personnes déconnectées, soit 32 % de la population mondiale, une légère amélioration par rapport aux 2,8 milliards prévus l’année précédente.
Cifres et dimensions globales
Les prévisions indiquent qu’en 2024, environ 5,5 milliards de personnes auront accès à Internet, ce qui représente une augmentation de 227 millions par rapport à 2023. Cela implique que 68 % de la population mondiale est connectée.
On note également que 84 % de la population des pays à revenus élevés a accès à la 5G, contre seulement 4 % dans les territoires à faible revenu. Dans ces zones, près de 20 % de la population n’a pas accès à Internet, et 28 % ne dispose que de réseaux 3G, limitant ainsi leur potentiel en ligne.
Le rapport analyse aussi la consommation de données mobiles selon les différents contextes économiques et géographiques. Il en ressort qu’un individu des pays à faibles revenus utilise l’équivalent des données consommées en quatre jours par une personne dans une économie à haut revenu. Cette disparité souligne l’importance des efforts pour une connectivité universelle, pointés lors de la dernière réunion du G20.
À l’échelle mondiale, l’UIT a estimé que quatre personnes de plus de 10 ans sur cinq possédaient un téléphone mobile, soulignant une rupture entre les pays : plus de 95 % des adultes dans les économies avancées en possèdent un, contre seulement 56 % dans les pays à faibles revenus.
Pour 2024, on estime que 93 % de la population des pays les plus riches aura accès à Internet, alors que seulement 27 % de la population des pays les moins développés y aura accès.
Dans les pays classés comme « moins avancés », 35 % de la population a accès à la connectivité. La question de l’égalité de genre est également mise en avant : tandis que 70 % des hommes utilisent Internet, ce chiffre s’élève à seulement 65 % pour les femmes. Bien qu’il y ait eu des améliorations, la fracture numérique persiste entre les zones urbaines et rurales.
Le bilan
Selon Doreen Bogdan-Martin, secrétaire générale de l’UIT, « les écarts importants dans les indicateurs de connectivité privent les populations les plus vulnérables d’un accès en ligne à l’information, à l’éducation et aux opportunités d’emploi ». Elle a également souligné que le réel progrès dans un monde interconnecté ne réside pas seulement dans la vitesse de nos avancées, mais aussi dans l’engagement à faire avancer tout le monde ensemble.
Cosmas Luckyson Zavazava, directeur de l’Office de développement des télécommunications, a déclaré que, bien que le monde se dirige lentement vers un accès universel, « cet objectif dissimule d’importantes lacunes ». Il a mis en lumière que, malgré les améliorations, un tiers de la population mondiale n’utilise pas Internet, et que l’accessibilité demeure un obstacle majeur.
« Les compétences numériques sont essentielles pour un usage significatif, mais les données révèlent des lacunes importantes au-delà des compétences de communication de base. Même dans les pays à hauts revenus, les compétences numériques limitées restreignent la capacité à tirer pleinement parti des ressources en ligne », a-t-il ajouté.
Comme chaque année, le rapport de l’UIT appelle à la réflexion et à l’élaboration de stratégies pour améliorer cette réalité.
Mon opinion
Il est indéniable que la question de l’accès à Internet est devenue essentielle dans le monde moderne. Ce rapport de l’UIT met en lumière des inégalités criantes, considérant surtout que l’accès à l’information et aux opportunités d’emploi reste largement tributaire de facteurs économiques et géographiques. Il est donc crucial que des politiques publiques soient mises en place pour pallier ces lacunes, non seulement au niveau de l’infrastructure, mais également en matière de formation aux compétences numériques, afin de garantir un accès équitable à tous et d’optimiser les bénéfices que la connectivité peut apporter.
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Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.