Sous-titre : Les enjeux de la sécurité des infrastructures sous-marines
L’auteur de cet article, un chercheur émérite au sein de l’Atlantic Council et conseiller pour une entreprise spécialisée dans les menaces liées aux industries disruptives, met en lumière les préoccupations croissantes concernant la sécurité des infrastructures sous-marines. Des câbles endommagés, comme ceux découverts au large de la Suède en novembre dernier, ainsi que d’autres incidents récents dans le golfe de Finlande, signalent une tendance inquiétante d’agression ciblée contre ces installations stratégiques. L’OTAN a réagi en lançant un réseau critique de surveillance des infrastructures sous-marines, surveillant à la fois les pipelines et les câbles de communication, tandis que les gouvernements nationaux et les opérateurs intensifient également leurs efforts de surveillance.
Cependant, le simple fait d’observer ces menaces n’est qu’un premier pas. Que faire lorsqu’une activité malveillante est détectée ? Répondre par une action militaire pourrait s’avérer périlleux. Le bon fonctionnement de l’économie mondialisée dépend largement de ces câbles sous-marins, qui transportent tout, des transactions financières à l’électricité. Environ 550 de ces câbles soutiennent l’Internet tel que nous le connaissons.
L’incident survenu en novembre dernier, où deux câbles ont été sectionnés dans la zone économique exclusive suédoise, s’ajoute à une série de sabotages récents. Depuis l’attaque de Nord Stream, qui a eu lieu en septembre 2022, jusqu’à des actes similaires touchant les îles Matsu de Taïwan, ces événements soulignent la vulnérabilité croissante des infrastructures sous-marines face à des enjeux géopolitiques.
À la suite de ces incidents, le secrétaire général de l’OTAN a annoncé une intensification de la présence militaire dans la mer Baltique, affirmant que la surveillance est essentielle. Néanmoins, comment les États concernés réagiront-ils face aux actes de sabotage ? La question de la légitimité d’une réponse militaire demeure complexe, surtout lorsque ces infrastructures ne sont pas considérées comme des actifs nationaux, mais comme des propriétés privées.
Face à ce dilemme, il est crucial de réfléchir à la manière dont nous souhaitons gérer ces découvertes d’actes malveillants. La sagesse pourrait bien résider dans une approche non violente, avec le déploiement des marines et des gardes-côtes pour patrouiller dans les eaux sensibles, tout en surveillant les navires suspects.
Notre Opinion
Il est impératif d’adopter une position réfléchie face à la sécurité des infrastructures sous-marines. Bien que la surveillance accrue soit souhaitable, il convient également d’évaluer les conséquences potentielles d’une réponse militaire. Promouvoir un dialogue diplomatique et renforcer la coopération internationale pourraient offrir des solutions viables face à ces menaces tout en minimisant les risques d’escalade. La préservation de la paix dans ces zones stratégiques devrait constituer une priorité, loin des conflits ouverts qui risquent de déstabiliser davantage la région.
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Marine Martin, originaire de l’île Maurice, a débuté sa carrière comme conseillère bancaire avant de se faire un nom à New York. Passionnée par les marchés financiers internationaux, elle se spécialise dans les domaines de la banque, de la finance et du trading.