Voter pour ce post

Kabul, 12 déc (EFE).- Le buzkashi, connu sous le nom de « prise de chèvres », est un sport traditionnel où deux équipes de cavaliers s’affrontent pour traîner un corps de chèvre décapité dans un cercle de craie. De nos jours, ce dernier a été remplacé par une imitation en bois. Avec le soutien du gouvernement taliban, ce sport tente de s’imposer professionnellement dans le contexte actuel de l’Afghanistan, où il est désormais considéré comme un emblème culturel.

Dans les années 1996 à 2001, sous le premier régime des talibans, la pratique du buzkashi avait été sévèrement restreinte, bien qu’elle n’ait jamais été officiellement interdite. Ce revirement, dont les raisons n’ont pas été clarifiées, a entraîné le lancement cette semaine des premières rencontres de la ligue nationale, qui se déroulera cet hiver, conformément à la tradition en cours depuis plusieurs années.

Bien que dans certains cercles, l’utilisation d’une véritable chèvre décapitée soit encore courante, la nouvelle compétition nationale utilise un mannequin imitant le corps de l’animal pour focaliser toute l’attention des joueurs.

« Auparavant, nous utilisions des peaux de chèvre authentiques, mais maintenant, nous optons pour du cuir et des matières synthétiques de vache ou de chèvre », a déclaré à EFE Jalal, directeur de la fédération afghane de Buzkashi, en vue de sa professionnalisation.

Ce sport, exclusivement masculin, est disputé en trois périodes de vingt minutes, avec des pauses pouvant atteindre quinze minutes, en raison de l’intensité du jeu. Chaque équipe, comparable à d’autres disciplines comme le horseball ou le pato argentin, est composée de dix cavaliers.

Les joueurs de buzkashi doivent avoir une certaine expérience équestre, mais aussi faire preuve d’habileté, de force et d’agilité pour réussir les mouvements décisifs : la course rapide, la prise ferme de la chèvre – qu’elle soit vraie ou un mannequin – et l’endurance nécessaire pour la transporter vers le cercle central, l’objectif ultime du jeu.

Le porte-parole du Comité olympique afghan, Atal Mashwani, a confirmé que pour les dirigeants actuels, le buzkashi ne pose pas de problème, en dépit des restrictions sur les compétitions sportives en Afghanistan depuis leur retour au pouvoir en août 2021, surtout dans le domaine du sport féminin.

Quant à ses origines, on pense que le buzkashi actuel a émergé parmi les peuples nomades turciques, ouzbeks et mongoles, où la culture équestre occupe une place centrale. Bien que des variantes de ce sport existent dans la majorité des pays d’Asie centrale, c’est en Afghanistan qu’il a récemment gagné en popularité.

Ces six dernières années, des efforts ont été faits pour formaliser ce sport chargé de mythes, notamment autour des cavaliers, appelés chapandaz ou pahlawan, et de l’absence apparente de règles, qui conduit souvent à des résolutions improvisées de conflits durant les compétitions.

Pour la première fois, la nouvelle édition du buzkashi en Afghanistan accueillera également des chapandaz étrangers, en provenance du Tadjikistan et du Kazakhstan, pays où ce sport est également pratiqué, bien qu’il soit moins répandu.

En ce qui concerne le règlement du buzkashi, il reste inchangé, caractérisé par sa complexité et une certaine flexibilité, tout en incarnant des valeurs culturelles fortes et en nécessitant une pratique exigeante. EFE

lk-jgv/hbc/rml

Le point de vue Sportif

Le buzkashi, en tant que sport traditionnel, ne se limite pas simplement à un affrontement physique entre équipes. Il représente également un reflet des valeurs culturelles et de l’identité afghane. De mon point de vue, l’introduction de mannequins de remplacement pour les chèvres décapitées est un pas significatif vers la modernisation de cette pratique, tout en préservant son essence historique. Cela pourrait offrir une opportunité non seulement de maintenir viva la tradition, mais également d’élargir l’audience de ce sport en le rendant plus accessible et potentiellement moins controversé dans le contexte actuel.



  • Source image(s) : www.swissinfo.ch
  • Source : https://www.swissinfo.ch/spa/buzkashi-o-%2527agarre-de-cabras%2527%252C-el-deporte-tradicional-afgano-que-busca-profesionalizarse/88581738

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *