La Havane, 4 novembre (EFE) – Le gouvernement cubain a déclaré ce mercredi qu’il considère « peu réaliste » la possibilité que le prochain gouvernement des États-Unis, dirigé par le républicain Donald Trump, puisse déporter vers l’île les « centaines de milliers » de Cubains vivant de manière irrégulière sur le sol américain.
Cependant, le vice-ministre des Relations étrangères, Carlos Fernández de Cossío, a exprimé lors d’une conférence de presse que La Havane est préoccupée par la situation des Cubains aux États-Unis qui se trouvent dans un « flou juridique ».
« Les propositions formulées semblent assez drastiques et, je dirais, injustes. Chercher à déporter à Cuba des dizaines voire des centaines de milliers de Cubains – des chiffres parfois avancés – signifierait déchirer des vies déjà établies aux États-Unis », a-t-il critiqué.
De plus, il a souligné que Cuba et les États-Unis disposent d’accords migratoires conclus dans les années 1980 et que si le gouvernement de Trump souhaite augmenter les déportations, celles-ci devront « être réalisées dans le cadre des accords établis ».
Réunion avec les États-Unis
De Cossío a tenu ces propos à l’issue d’une nouvelle ronde de négociations migratoires avec les autorités américaines à La Havane, la dernière durant la présidence du démocrate Joe Biden et avant l’arrivée au pouvoir de Trump en janvier.
Ces rencontres – la sixième depuis l’arrivée de Biden à la présidence en 2020 – se tiennent deux fois par an pour examiner les accords migratoires entre les deux pays.
Ces dernières années, l’île est confrontée à une vague migratoire sans précédent, exacerbée par la grave crise qu’elle traverse, marquée par des pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante, des coupures de courant et une dollarisation partielle de l’économie.
Au cours des trois dernières années fiscales, plus de 600 000 Cubains ont pénétré aux États-Unis par la frontière avec le Mexique, selon des chiffres américains.
Les autorités cubaines ont dénoncé que les sanctions imposées par Washington contre La Havane encouragent en partie l’augmentation du flux migratoire des Cubains vers les États-Unis.
Elles critiquent également le fait que les États-Unis régularisent la situation légale des Cubains un an après leur arrivée sur leur territoire.
Cependant, Cuba reconnaît que le consulat américain traite depuis deux ans les au moins 20 000 visas promis par Washington dans le cadre des accords migratoires signés avec l’île.
Les négociations étaient menées côté cubain par De Cossío, tandis que la délégation américaine était dirigée par Mike Hammer, chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis à La Havane.
(photo) (vidéo)
Le point de vue Sportif
Dans le contexte actuel, la question migratoire entre Cuba et les États-Unis suscite des réflexions sur le sport et l’identité culturelle. En effet, de nombreux athlètes cubains cherchent des opportunités à l’étranger, tentant de s’affranchir des contraintes économiques de leur pays. Cela soulève des enjeux éthiques et identitaires assez intéressants, car chaque athlète qui s’exile laisse derrière lui un héritage sportif complexe. À titre personnel, je pense que chaque parcours migratoire raconte une histoire individuelle mais aussi collective, si l’on considère l’impact que ces mouvements ont sur le développement du sport à Cuba. Il serait judicieux de mieux encadrer ces situations pour préserver le talent tout en respectant les racines culturelles qui façonnent les identités sportives.
- Source image(s) : www.swissinfo.ch
- Source : https://www.swissinfo.ch/spa/cuba-cree-que-%2522no-es-realista%2522-que-trump-deporte-cubanos-de-forma-masiva/88476159