Samedi 28 décembre à Pampelune, ville qui abrite la Fédération Internationale de Pelote Basque.
Quatorze fédérations nationales ont été convoquées à leur assemblée générale ordinaire, avec un ordre du jour fixé par les statuts eux-mêmes. Cependant, les deux points les plus importants, à savoir la réforme statutaire et l’admission de la Fédération d’Euskadi en tant que nouveau membre, ont été ajoutés ultérieurement.
Les choses ont commencé de manière chaotique. L’entrée du Président actuel de la Gestion de la Fédération Espagnole de Pelote Basque et du représentant cubain a été refusée, en raison de sanctions disciplinaires relatives à des dossiers ouverts et résolus par la FIPV elle-même.
Il y avait donc huit pays représentés : la France, l’Argentine, le Mexique, le Chili, le Venezuela, le Pérou, la Bolivie, le Costa Rica et l’Espagne.
Le Secrétaire Général a ensuite annoncé le vote attribué à chaque fédération affiliée. Dans la FIPV, le vote est pondéré en fonction des résultats et de la participation des pays aux différents championnats du monde.
C’est alors qu’est survenue la première erreur. Le Secrétaire Général a attribué moins de voix aux représentants du Chili et du Costa Rica. Après une protestation, l’erreur a été corrigée, mais cela a déstabilisé les calculs de la direction de la FIPV, rendant impossible d’obtenir les deux tiers des votes nécessaires pour approuver la réforme des statuts et l’inclusion d’Euskadi.
Une nouvelle maladresse a suivi. Le Président a demandé une pause afin de consulter le conseiller juridique. Quelques minutes plus tard, la séance a été reprise, et on a demandé au représentant espagnol de quitter l’assemblée en raison de son statut d’employé de la Fédération Espagnole, ce qui le rendait inéligible pour représenter son pays.
Malgré les protestations, rien n’y a fait. Et ainsi, les deux tiers des votes favorables ont été assurés : 35 en faveur de la réforme et 11, ceux du Chili et du Costa Rica, contre.
Je me demande pourquoi on a permis l’entrée au représentant d’Espagne alors que son statut était connu. Pourquoi n’a-t-on pas agi avec lui comme avec le représentant cubain, qui n’a pas été autorisé à entrer ?
À mon avis, la réponse est simple : si le représentant d’Espagne avait été autorisé à voter, les votes favorables n’auraient pas été suffisants pour valider la réforme.
Entrons maintenant au cœur du sujet. Le représentant argentin a proposé de discuter d’un thème qui n’avait pas été inscrit à l’ordre du jour. Et là encore, une maladresse a eu lieu. Le proponent était obligé non seulement de soulever la question, mais également de fournir un texte alternatif pour l’article à modifier. C’est alors que le juriste de la FIPV a fait le travail qui incombait au délégué argentin en lisant le texte alternatif. Ce texte, qui n’a pas été présenté à quiconque parmi les présents, semblait être déjà en possession de l’avocat de la Fédération. Je ne serais pas surpris d’apprendre qu’il avait été rédigé par le juriste de la FIPV lui-même. Autrement dit, cet avocat était à la fois juge et partie.
Ainsi, ils ont contourné l’Article 28 des Statuts, qui stipule clairement que « les propositions de modification des statuts doivent être accompagnées d’un texte alternatif, dans un délai fixé par l’Article 23 », qui parle d’un délai de deux mois avant l’assemblée.
Pourquoi ont-ils agi ainsi ? Pourquoi ont-ils invoqué la possibilité de l’article 25 de proposer le texte lors de l’assemblée si deux tiers des votes étaient présents ?
La réponse semble évidente. Si la procédure avait été suivie comme indiqué à l’Article 23 et si le sujet avait été inclus à l’ordre du jour, ils n’auraient pas obtenu les deux tiers de votes, comme cela s’était déjà produit l’été dernier au Mexique.
Six fédérations nationales ont soutenu la proposition : la France, le Mexique, l’Argentine, la Bolivie, le Pérou, et le Venezuela. Grâce à ces votes complices, la direction a réussi à valider sa manœuvre, mais cela a terni l’image d’une institution qui célébrera son centenaire en 2029.
Désormais, la Fédération Espagnole de Pelote, ainsi que celles qui ont voté contre ou qui n’ont pas pu assister, pourront contester cette assemblée, et je suis persuadé qu’il y a suffisamment de fondements juridiques pour annuler les décisions prises.
Il ne s’agit pas de savoir si la Fédération Basque a le droit de demander son inclusion dans la FIPV, ni si la nouvelle loi sur le sport de décembre 2022 permet aux Communautés Autonomes de participer à des compétitions internationales, ou encore si le gouvernement socialiste, avec le PNV, a facilité cette situation.
La Fédération Basque de Pelote a pleinement le droit de demander son intégration à la FIPV, car le cadre législatif actuel le lui permet. Cependant, la FIPV doit agir en toute transparence et conformément à ses statuts.
Ce qui a été mis en lumière à l’assemblée de la FIPV hier est une maladresse organisée dans l’obscurité qui a violé le droit à l’information de tous les membres sur un sujet fondamental. Une manœuvre orchestrée par quelques-uns pour atteindre un objectif préconçu qui n’était pas soutenu par la majorité de l’assemblée.
Les « maladresses » et la « ruse » sont seulement des stratagèmes qui génèrent de la controverse, des actions trompeuses pour arriver à ses fins à un moment donné, mais elles ne seront jamais des bases solides sur lesquelles édifier des projets d’avenir.
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Article original rédigé par : Javier Trigo, parlementaire de l’Union du Peuple Navarro et jusqu’à hier vice-président de la FIPV.
Le point de vue Sportif
Dans le cadre des événements récents entourant la Fédération Internationale de Pelote Basque, il est crucial d’examiner l’impact sur la crédibilité des institutions sportives. Le fait que des procédures aient été contournées soulève des questions légitimes sur la transparence et l’équité dans les décisions prises. À titre personnel, je pense qu’il est essentiel pour toutes les fédérations de respecter non seulement leurs règles internes, mais également de garantir un environnement où chaque membre se sent investi dans le processus décisionnel, afin d’asseoir la légitimité des actions à venir et de préserver l’intégrité du sport dans son ensemble.
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