Efficacité des filles en science et technologie

Centaines de filles et de jeunes femmes de différentes villes espagnoles se sont réunies ce samedi à La Nave, à Madrid, lors de l’Universe, un grand événement annuel organisé par la Fondation ASTI, qui se tient pour la première fois et qui regroupe des élèves et des mentors du programme STEM Talent Girl, la plus grande communauté de talents féminins dans le domaine des STEM en Espagne. À travers des ateliers pratiques, des activités interactives et des conférences inspirantes animées par des femmes référence dans les domaines scientifiques et technologiques du pays, les participantes ont eu l’occasion de découvrir des perspectives d’avenir et d’explorer leur potentiel dans ces secteurs stratégiques.

L’inauguration de l’événement a été marquée par la présence d’Ángel Niño, conseiller à l’Innovation et à l’Entrepreneuriat de la mairie de Madrid, ainsi que de Verónica Pascual, présidente de la Fondation ASTI. La rencontre a été animée par Izanami Martínez, fondatrice de Soulgate. Cet événement est soutenu par l’IE School of Science and Technology, GSK et l’Université Schiller, intégrant ainsi le programme

STEM Talent Girl, une initiative à fort impact pour promouvoir le talent scientifique et technologique auprès des élèves de la première année de collège jusqu’à l’université, qui a déjà bénéficié à plus de 7 000 jeunes au cours de ses neuf années d’existence. Grâce à cette initiative, près de 500 mentors, des professionnelles des STEM, aident bénévolement les jeunes à orienter leur avenir et à naviguer à travers les obstacles qui peuvent se présenter durant leur parcours éducatif.

Ces dernières années, des experts en éducation, avec des institutions telles que l’Université Carlos III à la pointe de ces nouvelles initiatives, soulignent l’importance d’éradiquer la fracture de genre dans les matières STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). Une équipe espagnole composée de trois fillettes de 10 ans vient de remporter un concours mondial qui célèbre le rôle des femmes dans ce domaine.

Clara García, Elena Seseña et Jimena Sánchez ont été couronnées championnes de la finale mondiale de Technovation Girls, organisée en Californie (États-Unis) le mois dernier. Lors de cet événement, plus de 50 jeunes innovatrices, finalistes du monde entier, ont présenté leurs solutions technologiques pour atteindre les Objectifs de Développement Durable. Les projets couvraient des questions variées telles que la faim, l’accessibilité, la sécurité, le paludisme, la démence ou encore les incendies de forêt.

Lors de la finale, où elles devaient défendre leur projet devant un jury d’experts du secteur, les trois filles de l’équipe madrilène Go Code ont remporté la victoire dans la catégorie Débutants, grâce à BookaBook, une application de partage de livres imprimés visant à promouvoir la lecture et l’économie circulaire.

Le concours Technovation Girls, qui célébrera sa neuvième édition en 2025, a pour objectif d’inspirer les filles de 8 à 18 ans dans le monde de la technologie. La participation est gratuite et ouverte à toutes celles désireuses de s’impliquer. Pour participer, les intéressées doivent s’inscrire sur le site www.powertocode.org avant le 10 décembre 2024. Dans l’édition de cette année remportée par les participantes de Madrid, plus de 1 400 jeunes filles d’Espagne et 31 000 à l’échelle mondiale, originaires de 123 pays, ont suivi le programme.

Les trois lauréates ont partagé leur expérience et leur vision du rôle des filles dans la technologie, soulignant qu’elle a été très émouvante : “Tous les groupes étaient très bons, donc nous sommes ébahies. Il nous est encore difficile d’imaginer cela”. Elles expriment également leur gratitude pour toutes les activités organisées : “Nous avons visité l’Université de Stanford et plusieurs entreprises technologiques comme Nvidia ou Electronic Arts. La visite à San Francisco a été incroyable. Mais le meilleur a été de rencontrer tant de filles d’autres pays. Tout le monde a fait en sorte que l’on se sente bien”.

Concernant le choix de leur projet, elles ont déclaré : “Au départ, nous voulions résoudre de grands problèmes, mais nous avons réalisé qu’il était préférable de nous concentrer sur notre passion et de partager ce qui nous rendait heureuses pour avoir un grand impact. C’est pourquoi nous avons choisi les livres et la lecture. Nous adorons lire et savons que c’est essentiel, mais tous les enfants n’ont pas accès aux livres qu’ils aiment. Nous avons développé notre application (“BookaBook”) avec intelligence artificielle pour réutiliser et échanger des livres papier. Grâce à BookaBook, si vous avez un livre, vous en avez des milliers, tout en promouvant l’économie circulaire, en réduisant l’empreinte carbone et en améliorant l’éducation”.

A propos de l’origine de ce projet, elles ont précisé : “Nous avons travaillé sur le projet de janvier à avril. Les vendredis après-midi, nous passions deux heures avec notre mentor pour suivre les leçons de Technovation, programmer l’application et préparer les documents. Ensuite, nous avons dû pratiquer la présentation du projet lors de l’exposition organisée à l’Université Carlos III. Lorsque nous sommes passées en finale mondiale, nous avons continué à travailler pour pouvoir défendre notre application à San Francisco”.

“Nous savons qu’il y a beaucoup moins de filles que de garçons qui étudient des filières technologiques. Nous ne savions pas qu’il y avait autant de femmes et de filles intéressées par ces sujets. Nous pensions que c’était quelque chose de plus masculin”, ajoutent-elles. “Avec Technovation, nous avons appris quels capteurs sont dans un mobile, ce qu’est un algorithme, comment concevoir et programmer une application avec MIT app inventor, ce qu’est une intelligence artificielle, comment elle est entraînée et quel type de données elle nécessite…” disent-elles.

“Nous avons également appris beaucoup sur la façon de mener un projet et d’identifier un problème. Comprendre que ce qui est important pour nous ne l’est pas nécessairement pour les autres, et parvenir à un accord sur une idée. Créer un prototype et le faire évoluer, réaliser un pitch, une vidéo technique et rédiger un script”, concluent-elles. “Mais le plus important, c’est que nous nous sommes rendu compte de nos capacités. Avant de commencer, nous pensions que la technologie n’était pas pour nous. Ce programme a changé notre perspective” affirment-elles.

Quant à ce qui pourrait inciter davantage de jeunes filles à s’intéresser à ces disciplines, elles encouragent : “Inscrivez-vous à Technovation. Une nouvelle édition commence maintenant. C’est une expérience très émouvante et amusante. Vous apprenez beaucoup de choses et rencontrez beaucoup de gens. Qu’elles n’aient pas peur de la technologie, car c’est beaucoup plus simple que ça en a l’air. Si nous avons pu réaliser cela en partant de zéro, elles peuvent aller beaucoup plus loin”.

Enfin, elles ont exprimé leur désir d’étudier des matières qui les aideront à aider les gens : “Ce projet nous a appris que nous pouvons utiliser la technologie pour résoudre des problèmes. Avant, nous n’y aurions même pas pensé, mais maintenant nous envisageons de suivre une formation dans le domaine des sciences ou des technologies.”