Suite à l’alerte de la Contraloría Générale de la République concernant un éventuel déficit de financement des crédits éducatifs accordés par l’Icetex, qui pourrait nuire à l’accès à l’enseignement supérieur pour plus de 330 000 étudiants, un nouveau problème se profile à l’horizon : le manque de financement pour les projets de science, technologie et innovation.
Des scientifiques, des entrepreneurs, des chercheurs et des acteurs de divers secteurs vivent dans l’incertitude car le Gouvernement National n’a pas encore lancé l’appel à projets pour les Bénéfices Fiscaux liés aux projets de Science, Technologie et Innovation pour la période 2024-2025, alors que le budget pour ce programme a déjà été approuvé. Cette initiative est essentielle pour que les entreprises puissent réaliser des projets contribuant au développement scientifique, technologique et économique du pays, et semble, pour la première fois en plus de 30 ans, sur le point de ne pas avoir lieu.
D’après le Ministère de la Science, de la Technologie et de l’Innovation, ces avantages sont un « outil développé par le Gouvernement National visant à inciter les entreprises à développer des projets de science, technologie et innovation (CTeI) en collaboration avec des acteurs reconnus par le Ministère, offrant ainsi des réductions aux investisseurs et/ou exécutants ».
Bien que le MinCiencias ait publié un appel le 27 mai 2024 pour « reconnaître l’important travail des scientifiques, chercheurs et entrepreneurs qui contribuent à la construction d’une société du savoir », six mois se sont déjà écoulés sans qu’aucune résolution ne soit émise permettant de soumettre les projets.
(Vea: Les salaires soumis à la retenue à la source en 2025).
Cela a conduit des entrepreneurs, des universitaires et d’autres acteurs à consacrer du temps à la conception et à la structuration de leurs propositions, mais l’absence de résolution empêche le MinCiencias d’activer la plateforme pour soumettre, évaluer et, si approuvés, accéder aux bénéfices avoisinant les projets.
Par exemple, les investissements réalisés par les Micro, Petites, Moyennes et Grandes entreprises dans des projets qualifiés de CTeI pourront bénéficier d’un crédit d’impôt de 50% de l’investissement réalisé, applicable à la compensation des impôts nationaux.
De plus, si ces entreprises disposent de crédits d’impôt en cours supérieur à 1000 UVT pour des investissements dans des projets de CTeI, elles pourront demander des Titres de Remboursement d’Impôts – TIDIS dont la valeur correspond au crédit d’impôt.
Il est important de noter que cela repose sur l’article 256-1 du Statut Fiscal et nécessite une réponse claire de la part du MinHacienda et du Conseil Supérieur de Politique Fiscale – CONFIS – concernant l’état des fonds de l’appel.
Étant donné la gravité de la situation et face au silence du Ministère des Finances, du Ministère de la Science et du Gouvernement National, plusieurs sénateurs, comme David Luna, ont souligné sur les réseaux sociaux l’impact que cela pourrait avoir sur le secteur entrepreneurial colombien :
« Jusqu’en 2022, le budget pour soutenir le mécanisme de MinCiencias relatif aux bénéfices fiscaux pour l’investissement en recherche, développement et innovation connaissait une tendance à la hausse maintenue pendant plus de 10 ans. En 2022, 2,1 milliards de pesos ont été affectés à l’appel, positionnant la Colombie comme un leader régional en matière d’incitations à l’investissement. Sous le gouvernement actuel, cette tendance a été interrompue : en 2023, seulement 800 milliards ont été alloués, et le budget pour 2024 reste incertain ».
(Ici : Ricardo Bonilla met en avant la baisse de l’inflation parmi ses réussites au Ministère des Finances).
Pour sa part, le sénateur Alfredo Rafael Deluque Zuleta a déclaré dans un communiqué qu’« il est impératif que le Conseil Supérieur de Politique Fiscale – CONFIS – fixe immédiatement le plafond de déduction fiscale et que le MinCiencias et le MinHacienda collaborent pour surmonter le blocage bureaucratique. Ouvrir l’appel avant la fin de l’année n’est pas seulement une nécessité, mais une obligation pour garantir l’avenir de la science et de la technologie dans le pays ».
Il est important de noter que les entreprises travaillent depuis plus de 11 mois sur ces projets, investissant de l’argent, du temps et des ressources humaines. Cela soulève un point crucial, car ces projets, étant basés sur des technologies perturbatrices ayant un impact mesurable sur la société, ont exigé que les entreprises engagent des compétences spécialisées possédant des connaissances précises et une expérience approfondie.
Pour l’heure, les acteurs économiques colombiens qui travaillent sur ces projets depuis le début de l’année lancent un appel au Gouvernement National pour qu’il active le processus de candidature, comme cela s’est fait de manière constante au cours des dernières décennies.
SOURCE : PORTAFOLIO
Ma Vision
Dans un contexte où la science et la technologie jouent un rôle cardinal dans le développement économique et social des nations, l’absence d’initiatives de financement peut s’avérer catastrophique. Les acteurs du secteur doivent être associés de manière proactive aux processus décisionnels. En tant qu’observateur de ces dynamiques, je crois qu’un engagement renouvelé dans le soutien à l’innovation pourrait transformer cette crise en opportunité, en renforçant à la fois l’infrastructure de recherche et les synergies entre entreprises et universités. Une telle approche pourrait non seulement relancer l’enthousiasme des investisseurs, mais aussi dessiner une trajectoire durable pour le développement scientifique en Colombie.
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