Engager la conversation avec Jorge Alonso, un éminent représentant du CIESAS, est une opportunité d’enrichissement intellectuel. Toujours généreux dans ses souvenirs, il évoque l’origine du terme « cátedra », qui provient d’un vocable gréco-romain signifiant « siège qui dépasse », un lieu où les étudiants peuvent exposer, discuter et apprendre des connaissances et de l’expertise d’individus reconnus, que ce soit pour leurs recherches ou leur défense des droits humains, des droits communautaires et de l’environnement.
Dans ses propres mots : « Il s’agit de se rapprocher du terrain et d’interroger les opprimés afin de comprendre et d’agir vers un monde inclusif que nous devons façonner jour après jour. » Le Doc Alonso ajoute : « Lors de nos débuts, j’ai exprimé mon espoir que cette cátedra innove dans les approches de science ouverte aux personnes marginalisées, en brisant les schémas verticalistes et élitistes pour explorer les opportunités de création collective. »
Il exprime sa gratitude, en soulignant le soutien de Virginia García Acosta, ancienne directrice générale du CIESAS, ainsi que de Marco Antonio Cortés, ancien recteur de l’Université de Guadalajara, qui ont tous deux, avec une perspective interdisciplinaire et un engagement en faveur de la démocratisation du savoir, contribué à l’établissement de la Cátedra Jorge Alonso en 2012. Cette initiative a été conçue comme un « espace de réflexion autour des pensées libertaires, autonomes, féministes, anticapitalistes et antipatriarcales. »
Parmi les atouts de cette cátedra figurent : 1) la direction et l’engagement de Jorge Alonso ; 2) sa capacité à se « réinventer pour continuer à promouvoir la pensée critique et être un lieu de rencontre pour les mouvements sociaux anticapitalistes » ; 3) le soutien institutionnel bilatéral entre le CIESAS et l’UDG ; 4) l’implication de jeunes professionnels et chercheurs qui s’éloignent des modèles traditionnels, favorisant un savoir plus inclusif et contextualisé.
En treize années d’existence, la Cátedra Jorge Alonso a publié et diffusé numériquement plus de 80 ouvrages, dont « Poétiques de la résistance : art zapatiste, esthétique et décolonialité » de Francisco Parres, qui a enregistré plus d’un million de téléchargements.
Jorge Alonso s’est ainsi conformé à son aspiration de faire de la cátedra un outil et un espace pour explorer ces formes irrévérencieuses et productives de connaissance.
* CIESAS
Ma Vision
Je perçois la démarche de Jorge Alonso et de la Cátedra Jorge Alonso comme exemplaire dans le paysage académique actuel. Leur volonté de repenser la science dans une perspective plus démocratique et inclusive pourrait bien augurer un avenir où le savoir ne serait plus un privilège réservé à une élite. Au-delà des structures institutionnelles traditionnelles, il est essentiel d’encourager un dialogue véritablement ouvert, capable d’intégrer diverses voix et de favoriser l’émancipation collective. Dans cette optique, la science pourrait devenir un outil puissant au service de la justice sociale.
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