Opinion | Science et innovation pour rebâtir avec Paula Llobet

Les moments difficiles que nous traversons actuellement nous incitent à reconsidérer de nombreux aspects de notre vie. La catastrophe de la Dana est un douloureux rappel de notre vulnérabilité face aux désastres naturels. Plus de 200 vies ont été perdues, et les dommages humains et matériels sont inestimables.

Cette tragédie a une résonance profonde dans notre société. Il est impossible de ne pas éprouver de la douleur et de l’émotion face à l’engagement collectif pour surmonter cette épreuve. Néanmoins, cela nous pousse également à réfléchir à la manière de mieux nous protéger contre les urgences climatiques et les défis majeurs auxquels nous faisons face chaque jour.

Les catastrophes climatiques comme celle-ci ne touchent pas des pays éloignés : nous les vivons ici et maintenant. Le reste du monde nous observe avec empathie et nous tend la main. Il sait que cela aurait pu les concerner également. Les récentes inondations illustrent comment une tragédie locale a des racines et des conséquences à l’échelle mondiale. Face à cette réalité, il est impératif d’agir avec urgence et détermination. Valence et sa métropole doivent se reconstruire non seulement avec des infrastructures, mais aussi grâce à des idées novatrices et au talent de ceux qui aspirent à un avenir meilleur.

Dans un monde où les problèmes globaux se présentent souvent comme écrasants et difficiles à définir, il est essentiel de reconnaître que les solutions doivent commencer au niveau local. Cet angle d’attaque est non seulement plus tangible et efficace, mais il permet également que les actions immédiates aient un impact à plus grande échelle. C’est ici que l’innovation et le talent revêtent une importance capitale.

La reconstruction de Valence ne doit pas se limiter à un retour à l’état antérieur, mais doit constituer une occasion de prévenir de futurs désastres tout en servant d’exemple pour d’autres villes du monde. Pour ce faire, nous devons tirer parti des talents, y compris des jeunes, qui ont toujours été les moteurs du changement dans n’importe quelle époque et société.

C’est pourquoi je tiens à souligner qu’au cours de ce week-end, nous avons vécu un moment symbolique : en dépit de ce contexte difficile, Valence a pu accueillir le Sigma Squared Summit, un congrès qui réunit certains des entrepreneurs les plus talentueux et influents âgés de moins de 26 ans du monde. Plus de 300 jeunes venus de 33 pays nous ont non seulement fait part de leur solidarité, mais aussi de leur volonté de se retrousser les manches pour provoquer le changement.

Ils apportent des fonds pour soutenir les victimes de la Dana, tout en proposant des idées innovantes pour prévenir de tels désastres climatiques et catalyser la reconstruction. Parmi ces innovations, on retrouve une technologie permettant de mesurer les précipitations par satellite pour anticiper les catastrophes, ainsi qu’une application internationale pour lever des fonds de manière sécurisée et transparente. Ils sont bien conscients que la reconstruction doit être menée de manière urgente, mais qu’il est également crucial de dresser des stratégies à long terme pour assurer le succès. Leur engagement est clair et ils aspirent à accompagner le processus.

Ces jeunes incarnent à nouveau l’exemple, conscients que le secteur des affaires doit se réinventer : la principale métrique ne doit pas être uniquement la rentabilité, mais plutôt l’impact positif qu’ils peuvent engendrer. Le talent exige des opportunités, mais aussi un environnement qui le reconnaisse, l’encourage et l’associe aux défis contemporains.

Notre ville a prouvé sa capacité à attirer des initiatives globales de haut niveau même dans les moments les plus difficiles. Cet événement représente un souffle d’air frais qui nous recadre dans l’espoir de continuer à avancer face aux défis que nous devons relever, et de démontrer au monde que, même dans l’adversité, Valence est un terreau de talents, d’innovation et d’entrepreneuriat.

À la Mairie de Valence, nous nous engageons à créer un écosystème propice à l’épanouissement de ces valeurs. En tant qu’administration, nous devons être des acteurs actifs qui favorisent ces forums, en offrant ressources, espaces et plateformes qui permettent aux idées à impact positif de se développer et de se transformer en solutions concrètes.

Nous avons tous un rôle à jouer. Récemment, la maire Maria José Catalá a rencontré les recteurs de l’UPV et de l’UV pour que la science soit une aide face aux défis que nous rencontrons. Le duo Ville-Université prend désormais une place prépondérante et se dote d’une nouvelle feuille de route : la reconstruction ne se fera avec la science, ou ne se fera pas du tout. La Mairie s’engage à suivre le guide de la science sur ce chemin semé d’embûches qui nous attend.

La Dana a laissé une empreinte indélébile sur Valence, mais elle nous incite également à faire preuve de notre capacité à surmonter les obstacles. La reconstruction sera un processus long et complexe, mais notre ville a démontré sa force, sa solidarité et sa créativité. Ainsi, nous pouvons devenir un modèle de ville préparée à affronter les défis présents et futurs, en intégrant unité et leadership.

Nous devons tous nous unir à ce mouvement : citoyens, entrepreneurs, institutions et entités. Refusons de laisser les problèmes nous définir. Ce qui doit nous caractériser, ce sont les solutions que nous sommes capables d’apporter. Il est temps d’agir localement pour avoir un impact mondial afin de prouver qu’avec talent et innovation, aucun défi n’est insurmontable.