Progrès remarquables du Plan de Science d’Intesal et défis de l’industrie du saumon

Produire davantage tout en réduisant l’impact environnemental a été l’un des objectifs majeurs de la clôture de ce projet, qui a vu le développement de plus de 30 initiatives cette année, avec un financement total de 1,5 milliard de pesos.

Hier, l’Institut Technologique du Saumon (Intesal) a conclu l’année 2024 avec des résultats notables en matière de science collaborative, de durabilité et de politiques publiques, renforçant ainsi son statut de référence dans le domaine de l’aquaculture. Lors de la clôture de son programme scientifique annuel, les leaders du secteur ont mis en avant les progrès réalisés dans la compréhension des écosystèmes marins et la réduction de l’impact environnemental de la salmoniculture.

Esteban Ramírez, directeur général d’Intesal, a souligné que cette année a marqué la consolidation d’un réseau international regroupant plus de 25 institutions, qui ont développé 30 projets collaboratifs touchant des domaines clé comme le changement climatique et la diminution de l’empreinte carbone.

Le bilan du Plan scientifique 2024 révèle également un total de 1,5 milliard de pesos de financements publics et privés, 8 projets soutenus par Intesal en 2024, ainsi que l’organisation de 5 grands événements, tels que des webinaires, des symposiums et des congrès scientifiques dédiés à des sujets pertinents pour la salmoniculture.

“Nous avons réalisé des projets collaboratifs qui renforcent la recherche, multipliant ainsi l’impact de nos résultats avec divers acteurs du secteur et partenaires d’Intesal”, a précisé Ramírez.

L’événement de clôture a également inclus des interventions de chercheurs renommés, tels que la professeure Sandra Marín, spécialiste de la faune sauvage et des pêches; le docteur Pablo Cornejo, expert en modélisation et en sciences physiques; et le docteur Iván Valdebenito, leader en physiologie et amélioration génétique des organismes aquatiques.

Sandra Marín a souligné l’importance d’adopter une approche écosystémique pour comprendre les liens entre la nature et la société. Grâce à des indicateurs tels que l’indice AMBI, elle a pu identifier des seuils d’impact sur les écosystèmes marins liés à l’activité de salmoniculture.

“Ce modèle a permis de déterminer à quel moment le changement environnemental devient un impact significatif, équilibrant l’efficacité dans la dégradation de matière organique et la préservation de la biodiversité”, a ajouté Marín, se basant sur un modèle de relations causales concernant la pression exercée par cette activité, les changements sur le fond et le moment où ces changements se transforment en impact.

Pour sa part, Iván Valdebenito de l’Université Catholique de Temuco a abordé un autre défi, celui de la capacité reproductive des saumons atlantiques et coho dans des conditions sauvages. Les études révèlent que ces espèces font face à des barrières environnementales qui entravent leur reproduction réussie en milieu naturel, ce qui est crucial à souligner, compte tenu des preuves trouvées dans le développement des ovocytes et des gonades.

“Bien que les mâles montrent une plus grande capacité reproductive, le stress et les conditions d’environnement affectent négativement les femelles du saumon atlantique, diminuant leur fertilité”, a déclaré Valdebenito.

Pablo Cornejo, du Centre Incar et de l’Université de Concepción, a précisé qu’il est essentiel que la science stimule des changements technologiques permettant de produire plus avec moins d’impact environnemental.

Dans le cadre d’un projet soutenu par Intesal, appliqué au fjord de Comau, un modèle computationnel tridimensionnel très détaillé a été créé, prenant en compte les courants et tous les facteurs impliqués par les rivières. Cela a permis de caractériser tant l’hydrodynamique que le changement saisonnier du fjord.

Selon Cornejo, certaines zones au nord sont très dynamiques et il existe une interaction entre des structures turbulentes de différentes échelles, avec des méandres et des courants. Grâce à ces données, “nous pouvons alimenter ce modèle hydrodynamique et, en disposant des données sur les cycles de biomasse, estimer la matière organique libérée par les centres, fournissant ainsi des informations précieuses pour la prise de décisions, comme le moment de commencer la semence, par exemple”.

Enfin, Marcelo Lagos, géographe, docteur en Sciences Environnementales et professeur à l’Université Catholique, a déclaré lors de sa conférence “Naviguer dans la tempête : adaptation et résilience face à des risques incertains” qu’il est impératif d’analyser en profondeur la géographie où la production se déroule et les changements climatiques en cours, car les risques associés à ces phénomènes sont préoccupants et que les scénarios peuvent évoluer rapidement, hors des normes habituelles. C’est ici qu’il est essentiel d’agir avec prudence et d’être préparé.