Les Émirats Arabes Unis (EAU) aspirent à s’établir comme une puissance mondiale dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Depuis 2017, ils ont créé le premier Ministère de l’IA au monde et ont élaboré la Stratégie Nationale IA 2031, avec un objectif ambitieux : faire en sorte que cette technologie contribue à 14 % du PIB du pays, ce qui équivaudrait à plus de 89 milliards d’euros.
Leur but n’est pas seulement d’adopter l’IA, mais aussi de devenir des exportateurs nets de cette technologie, diversifiant ainsi leur économie au-delà des hydrocarbures. Le Ministère de l’IA, dirigé par Omar Sultan Al Olama, a réussi à positionner Dubaï comme un centre névralgique pour le développement technologique dans ce domaine.
Al Olama souligne que la stratégie émiratie repose sur l’application de l’IA dans des secteurs tels que la santé, l’éducation et la mobilité. Un exemple marquant est l’utilisation de la reconnaissance faciale à l’aéroport de Dubaï, qui optimise les processus migratoires et pourrait devenir une exportation technologique. De plus, la Colombie a signé des accords avec les EAU pour l’instauration d’un centre de données d’IA.
Réduire les risques
Ce qui distingue l’approche des Émirats, c’est son accent sur l’application pratique de l’IA. Al Olama admet qu’il y aura des pertes d’emplois, mais pour atténuer cet impact, un plan fondé sur la reconversion, le recyclage et la retraite anticipée a été mis en place.
« Oui, il y aura des pertes d’emplois », confie-t-il avec franchise, avant d’ajouter que le gouvernement a prévu un programme composé de trois axes : reconversion, recyclage et retraite anticipée. « Si une personne est dans un emploi avec plus de 90 % de probabilité d’être remplacée par l’IA dans les trois prochaines années, nous lui offrons la possibilité d’apprendre de nouvelles compétences ou de partir avec dignité », explique Al Olama.
Omar Sultan Al Olama est ministre de l’Intelligence Artificielle depuis 2017.Photo :Archive personnelle
Le financement de ces initiatives provient des économies générées par l’IA dans des secteurs stratégiques.
Par ailleurs, les EAU ambitionnent de diriger la régulation internationale de l’IA, collaborant avec d’autres pays et organisations pour établir des normes appropriées.
Un atout stratégique des EAU réside dans leur capacité à agir comme un pont entre les grandes puissances technologiques.
« Le marché de l’IA est extrêmement polarisé », reconnaît le ministre. Alors que les tensions géopolitiques entravent la coopération entre les États-Unis et la Chine, les Émirats Arabes Unis se positionnent comme un territoire neutre où les deux blocs peuvent collaborer sur des sujets non sensibles.
L’investissement
Le succès de la stratégie émane également des investissements étrangers. Récemment, la société Microsoft a annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars dans la société d’IA G42, basée à Abou Dhabi.
Si une personne est dans un emploi avec plus de 90 % de probabilité d’être remplacée par l’IA dans les trois prochaines années, nous lui offrons la possibilité d’apprendre de nouvelles compétences ou de partir avec dignité
Omar Sultan Al OlamaMinistre de l’Intelligence Artificielle
Cependant, Al Olama reconnaît que le pays fait encore face à des défis, notamment dans la production de puces et de semi-conducteurs. Pour remédier à cette lacune, les EAU ont entamé des investissements dans le matériel spécialisé.
« Aujourd’hui, dans une large mesure, nous sommes autonomes en matière de technologie. Mais pour ce qui est des puces et des semi-conducteurs, nous n’en sommes pas encore là », confie-t-il.
Pour combler cet écart, les EAU ont commencé à explorer des investissements dans le développement de matériel spécialisé pour l’IA.
De plus, ils ont mis en place des programmes visant à former des talents locaux, comme le projet de former un million de personnes en ingénierie d’instructions dans les deux prochaines années.
Avec une population d’à peine 9,5 millions d’habitants, les EAU ont prouvé qu’ils pouvaient se consolider comme un référent mondial en intelligence artificielle grâce à une vision stratégique et une exécution efficace.
Article original rédigé par : José Carlos García R.
Éditeur Multimédia
@JoseCarlosTecno
Ma Vision
À mes yeux, la stratégie des Émirats Arabes Unis en matière d’intelligence artificielle est non seulement un exemple d’ambition, mais aussi un modèle potentiel pour d’autres pays cherchant à opérer une transition technologique significative. En intégrant des mesures pour anticiper les perturbations économiques causées par l’automatisation, ils montrent l’importance d’un planning réfléchi. Avec leur position géographique et culturelle, les EAU pourraient devenir un carrefour pour l’innovation technologique, favorisant un dialogue constructif entre les nations. Une telle approche pourrait transformer le paysage international de l’IA, tout en ouvrant des voies nouvelles pour une coopération mondiale plus harmonieuse.
- Source image(s) : www.eltiempo.com
- Source : https://www.eltiempo.com/tecnosfera/novedades-tecnologia/la-ensenanza-en-el-uso-de-la-inteligencia-artificial-de-los-emiratos-arabes-3423290
