Une personne ex-fumeuse ayant pris cette habitude de manière intense pourrait avoir besoin de plus de 25 ans pour retrouver une capacité pulmonaire équivalente à celle d’un non-fumeur.
C’est ce qu’ont révélé des études menées par des chercheurs de la section de cardiologie du Département de Médecine Interne de l’Hôpital Ansan, affilié à la Université de Corée du Sud. L’analyse a comparé les périodes d’association entre le tabagisme et l’apparition des maladies cardiovasculaires (MCV).
“Au cours de cette étude de cohorte, utilisant des données provenant de la base de données du Service National d’Assurance Maladie de Corée, comprenant plus de 5.300.000 participants, il a été constaté que les ex-fumeurs ayant accumulé moins de 8 paquets-années (PA) ne présentaient pas de risque significativement plus élevé de MCV par rapport aux non-fumeurs. Cependant, pour les ex-fumeurs ayant accumulé au moins 8 PA, il a fallu plus de 25 ans pour que le risque résiduel de MCV lié au tabagisme disparaisse“, ont précisé les auteurs dans la section Résultats.
L’étude, publiée en novembre dans la revue JAMA, a initialement classé les participants selon leurs habitudes tabagiques : les “actuels fumeurs”, les “ex-fumeurs” et les “non-fumeurs”.
“Les données sur le tabagisme étaient mises à jour tous les deux ans jusqu’en décembre 2019, et les participants ayant modifié leur statut tabagique ou leur statut n’étant pas clair ont été exclus. L’analyse des données a été réalisée entre juin et décembre 2022”, a ajouté le rapport.
Le résultat principal était de détecter l’incidence et le ratio de risque de MCV, englobant les décès cardio-vasculaires, les infarctus du myocarde, les AVC et l’insuffisance cardiaque.
Quelle est la durée nécessaire pour qu’une personne ex-fumeuse récupère sa capacité pulmonaire ?
Indépendamment du tabagisme continu, l’étude menée par des chercheurs de l’Université de Corée du Sud a mis en évidence une association dépendante de la dose entre le tabagisme et les MCV incidentes.
En comparaison avec les fumeurs actuels, les ex-fumeurs ayant une charge tabagique “à vie”, mais de moins de 8 paquets par an (ex-fumeurs légers), ont connu une réduction significative du risque de MCV dans les 10 années suivant l’arrêt du tabac, présentant un risque de MCV similaire à celui des non-fumeurs.
En revanche, les ex-fumeurs ayant consommé au moins 8 paquets par an (ex-fumeurs invétérés) ont montré une diminution plus lente du risque de MCV : ils ont eu besoin de plus de 25 ans pour que le risque résiduel de MCV disparaisse.
Quels sont les principaux risques associés aux maladies cardiovasculaires ?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la principale cause de mortalité dans le monde.
“En 2019, on estime que 17,9 millions de personnes sont décédées à cause d’une maladie cardiovasculaire, représentant ainsi 32 % de tous les décès dans le monde. Parmi celles-ci, 85 % étaient dues à des infarctus du myocarde et à des AVC”, a précisé l’organisation internationale sur son site web.
L’OMS souligne également que la plupart des MCV peuvent être évitées en s’attaquant aux facteurs de risque comportementaux et environnementaux, tels que la consommation de tabac, une alimentation déséquilibrée, l’obésité, le manque d’activité physique, la consommation excessive d’alcool et la pollution atmosphérique.
“Il est crucial de détecter ces maladies le plus tôt possible afin de commencer un traitement approprié avec suivi et médication”, a-t-elle conclu.
Ma Vision
À mon sens, la question de la récupération de la capacité pulmonaire chez les ex-fumeurs mérite d’être explorée davantage. La durée nécessaire pour retrouver une fonction pulmonaire optimale laisse entrevoir des implications importantes sur la santé publique. Il serait souhaitable d’approfondir les recherches non seulement sur les effets du tabagisme, mais aussi sur les moyens d’accélérer ce processus de régénération pulmonaire. De cette manière, nous pourrions non seulement mieux accompagner les ex-fumeurs sur leur chemin de réhabilitation, mais aussi reproduire ce modèle de prévention des maladies cardiovasculaires pour d’autres populations à risque.
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