Trois membres de la Police Nationale (PNP) ont été arrêtés ce mercredi dans la ville de Juliaca, à Puno, en lien avec un schéma d’extorsion visant un mototaxiste. Selon les plaintes, ces agents exigeaient un paiement illicite via la plateforme Yape pour éviter la mise en fourrière de son véhicule.
Renso Vargas, le mototaxiste concerné, a expliqué qu’il a été interpellé par les policiers sous prétexte que son véhicule présentait des irrégularités. Néanmoins, on lui a proposé de contourner la saisie en échange d’un pot-de-vin. Lorsque qu’un journaliste d’ATV Noticias lui a demandé comment il avait remis l’argent, Vargas a répondu : “Tout par Yape”.
Les agents impliqués sont le sous-officier de deuxième classe Óscar David Paco Quispe et les sous-officiers de troisième classe Juan Carlos Quispe Farfán et Anderwy Ronniel Ticona Maquera. Les enquêtes montrent qu’ils ont arrêté le mototaxiste sur le pont Cacachi, en sortie de Huancané. Selon Liliana Vargas, sœur de la victime, les policiers ont mis la pression sur son frère, qui a effectué des transferts de 1 200 et 1 400 soles au nom d’une tierce personne, en plus de remettre 400 soles en espèces.
“Mon frère a reconnu les trois ; ils ont refusé et n’ont pas voulu restituer quoi que ce soit. Ils lui ont dit : ‘Portes plainte, portes plainte. Si tu ne me donnes pas ce montant, je vais te faire mettre en prison’”, a déclaré à Latina. Après que le paiement a été réalisé, le jeune homme a été libéré. L’arrestation des policiers a eu lieu aux alentours de la place Zarumilla de Juliaca.
Le général Isaac Candia, chef de la Région Policière de Puno, a confirmé à la chaîne que les policiers ont été arrêtés sous ordre du parquet et transférés à la Direction Déconcentrée d’Investigation Contre la Corruption à Puno, qui dépend de Lima. “Ici, tout policier qui franchit la ligne sera immédiatement dénoncé, car il faut agir ainsi pour assainir nos rangs”, a-t-il affirmé. Les accusés font face à des charges de corruption passive et pourraient être radiés.
Malgré ces graves accusations, le commandant général de la PNP, Víctor Zanabria, a déclaré cette semaine que les agents souffrent d’un problème de santé mentale dû aux insultes reçues de la part du public. Lors de son intervention à une table ronde au sein de la Chambre de Commerce de Lima, le chef police a souligné les carences de la PNP et la faible adhésion de la population.
“Le soutien nécessaire à la PNP ne se limite pas à des éléments logistiques ou financiers, mais requiert également une reconnaissance sociale, car nous souffrons d’un problème sérieux de santé mentale. Comment peut-on demander à un homme ou une femme de travailler 24 heures sur 24 s’ils sont insultés toute la journée, si on leur dit que leur travail est mauvais ?”, a-t-il exprimé.
Il a également appelé la population à reconnaître le travail des agents, malgré que certains d’entre eux soient récemment accusés de féminicide, liens avec des organisations criminelles et corruption, notamment en ce qui concerne des demandes de pots-de-vin. “Les 14 morts cette année lors d’affrontements avec des délinquants étaient-ils vains ? (…) Est-ce que les 260 000 arrestations en flagrant délit ont été réalisées par un miracle ? Reconnaissons les efforts fournis par la police”, a-t-il déclaré.
Récemment, cinq agents ont été arrêtés à San Martín de Porres pour avoir demandé un pot-de-vin de 20 000 soles à un entrepreneur textile afin d’éviter la saisie de ses biens et de sa machinerie.
À Trujillo, deux officiers ont été accusés d’avoir réclamé 5 000 soles à un citoyen, prétextant une requête judiciaire. En Loreto, deux sub-officiers ont été incarcérés après avoir demandé 300 soles et une montre à une personne arrêtée pour trafic de drogue. Par ailleurs, à San Juan de Lurigancho, deux policiers ont été accusés d’avoir reçu 100 soles en pot-de-vin et d’avoir commis des actes indésirables.
Notre Point de vue
La situation exposée ici soulève des questions brûlantes concernant l’intégrité des forces de police au Pérou, mais elle met aussi en lumière un enjeu plus large : la perception des corps policiers en Europe et leur rapport à la société. Alors que l’on peut parfois constater des cas similaires en matière de corruption, il est essentiel de ne pas généraliser ces comportements à l’ensemble d’une institution. La lutte contre la corruption doit intégrer un dialogue entre les citoyens et les forces de l’ordre, soulignant l’importance de la transparence et de la responsabilité, afin de restaurer la confiance et d’assurer une collaboration efficace pour le bien-être de tous.
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