Le 24 décembre, le Journal officiel de la Fédération (DOF) a publié une réforme concernant le travail des plateformes numériques, marquant ainsi le début des délais pour sa mise en œuvre. Cette modification de la Loi fédérale du travail (LFT) reconnaît les droits des travailleurs et établit des critères d’accès à la sécurité sociale pour les livreurs et conducteurs d’applications telles qu’Uber, DiDi et Rappi.
Ces nouvelles règles entreront en vigueur en juin 2025, bien que l’accès à la sécurité sociale bénéficiera d’un délai supplémentaire pour l’établissement d’un régime d’assurance adapté aux spécificités du modèle, notamment la flexibilité de travailler pour plusieurs plateformes digitales ou de choisir ses horaires et jours de travail.
Voici les délais de mise en œuvre :
- Entrée en vigueur dans les 180 jours suivant la publication au DOF.
- Après cette entrée en vigueur, le Conseil technique de l’IMSS disposera de cinq jours pour publier les règles générales régissant l’assurance des livreurs et conducteurs.
- Une fois les règles d’assurance publiées, l’IMSS aura 180 jours pour lancer un programme pilote obligatoire, visant à définir les propositions d’ajustement législatif en matière de sécurité sociale.
- Le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale (STPS) aura cinq jours après l’entrée en vigueur pour publier les dispositions générales définissant le calcul du revenu net des travailleurs des applications.
La réforme concernant les plateformes numériques introduit un nouveau chapitre dans la LFT avec des règles spécifiques pour ce modèle de travail. Ainsi, les livreurs et conducteurs d’applications auront accès à la sécurité sociale et bénéficieront de droits du travail lorsqu’ils généreront un revenu au moins équivalent à un salaire minimum mensuel. Cependant, toutes les personnes seront protégées contre les accidents pendant le temps effectif de travail, quelle que soit leur niveau de revenus.
Selon le STPS, ces dispositions permettront à environ 272 000 personnes sur 658 000 livreurs et conducteurs d’accéder à une couverture complète de sécurité sociale et aux prestations associées.
D’autres personnes qui ne parviendront pas à atteindre un revenu équivalent à un salaire minimum mensuel seront considérées comme travailleurs indépendants, mais bénéficieront tout de même des règles relatives à la déconnexion ou à la flexibilité du travail.
Flexibilité et PTU
La réforme des plateformes numériques accorde aux travailleurs la liberté de choisir le moment, la durée, le lieu et le nombre d’applications à travers lesquelles ils souhaitent offrir leurs services. Cette flexibilité du travail a été l’un des éléments les plus sollicités lors des discussions concernant la modification de la LFT.
Le temps effectif de travail est défini comme le moment où une commande ou un voyage est accepté et complété. Ce concept est crucial pour déterminer les accidents de travail et l’accès à la répartition des bénéfices (PTU).
La participation des travailleurs aux bénéfices (PTU) s’appliquera aux livreurs et conducteurs lorsqu’ils dépasseront les 288 heures de service par an, comptabilisées en temps effectif de travail.
Selon le STPS, ce chiffre de 288 heures est calculé sur la base d’un facteur de 0,75 relatif à l’activité effectivement travaillée, ce qui signifie 45 minutes de travail effectif pour chaque heure de connexion (les 15 minutes restantes correspondent aux temps d’attente).
Si cela est mis en parallèle avec une journée de travail traditionnelle de huit heures, le temps de travail effectif serait de six heures par jour, 36 heures par semaine et 144 heures par mois. Dans ce cas, on maintient le critère d’un travailleur occasionnel, lequel reçoit un PTU s’il a fourni des services pendant soixante jours (deux mois), ce qui correspond à 288 heures annuelles pour les livreurs et conducteurs.
Notre Point de vue
La mise en place de cette réforme pour les travailleurs des plateformes numériques témoigne d’une prise de conscience croissante des enjeux contemporains liés au travail indépendant. L’instauration de droits sociaux pour ce segment de travailleurs démontre un véritable engagement à protéger les individus dans un marché de l’emploi en constante évolution. Ne serait-il pas judicieux d’explorer davantage les bonnes pratiques européennes en matière de réglementation du travail numérique afin d’assurer une protection adéquate tout en conservant la flexibilité que recherchent les travailleurs ?
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