Article traduit et reformulé :
Le professeur Telmo Lazkano, auteur de l’essai Les voix du silence : la santé mentale des adolescents à l’ère du changement, fait partie d’un groupe de cinquante experts réunis par le Ministère de la Jeunesse et de l’Enfance pour élaborer un plan de protection numérique destiné aux mineurs. Ce document, dont la publication est imminente, viendra enrichir une future législation visant, entre autres, à protéger les enfants de l’exposition à des contenus en ligne inappropriés.
Le département dirigé par Sira Rego a rassemblé ces spécialistes, soulignant la gravité de la situation. Lazkano explique qu’il ne peut parler qu’en son nom, affirmant qu’il s’agit d’un problème de santé publique aux multiples facettes. « La santé des jeunes n’est pas la seule préoccupation ; notre vie privée et bien d’autres éléments sont également en jeu. »
Des voix influentes dans le domaine appellent à favoriser l’éducation plutôt que la prohibition. Bien que cette vision puisse sembler logique, il est crucial de dépasser la dichotomie "éduquer ou interdire" car ces deux approches ne s’excluent pas mutuellement. Comme avec l’alcool ou le permis de conduire, l’encadrement est primordial. En remettant un smartphone à un enfant, nous n’ouvrons pas seulement une porte vers le monde ; nous créons un accès direct à des influences potentiellement néfastes, telles que la pornographie ou encore des prédateurs. Il ne s’agit pas d’interdire l’accès aux minorités, mais plutôt de protéger les jeunes des dangers qui les entourent.
Lazkano souligne également l’importance de retarder l’âge auquel un enfant reçoit son premier smartphone. Des études montrent que plus l’accès à Internet est précoce, plus le risque de développer des problèmes de santé mentale augmente, sans apporter de bénéfices significatifs en retour. L’éducation doit commencer le plus tôt possible, permettant aux jeunes d’acquérir les connaissances nécessaires pour faire des choix éclairés à l’avenir.
La question de la maturité cérébrale est également au cœur du débat. Le développement du cerveau n’est complet qu’à 25 ans, et les adolescents, dont le cortex préfrontal est encore en développement, n’ont pas encore acquis la capacité nécessaire pour une utilisation responsable de la technologie, renforçant ainsi l’idée qu’une éducation adaptée est essentielle.
Notre Point de vue
L’approche suggérée par Lazkano face à la question de l’accès des mineurs aux nouvelles technologies mérite une attention particulière. En intégrant une éducation numérique dès le plus jeune âge et en encadrant l’utilisation de ces outils jusqu’à la pleine maturité, l’Europe a l’opportunité de créer un environnement numérique plus sûr et éduqué. Ce modèle peut servir de référence pour d’autres régions du monde, illustrant la responsabilité collective que nous avons envers nos jeunes et les défis spécifiques auxquels ils font face à l’ère numérique. L’implication proactive des institutions éducatives et des familles pourrait ainsi contribuer à forger une génération future plus résiliente face aux dangers du monde digital.
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