Yaël König, Les hommes mariés ne font pas des nuits douces
Editions Yago, août 2009. ISBN 978- 2-91 6209-67-8
Ce livre bien écrit, avec un excellent rythme, nous transporte dans les affres d’une relation adultère entre un homme marié et sa maitresse.
Celle-ci nous tient en haleine de page en page à travers le récit de ses joies et de ses souffrances à attendre que son bien aimé se décide de parler à sa femme.
Livre que toutes les femmes devraient lire et relire avant d’entamer une pareille relation...
L’auteur décrit quasiment tous les cas de figures concernant l’homme fou amoureux qui prétend d’emblée, qu’il n y a plus rien depuis très longtemps entre sa femme et lui ,et qu’ il attend le moment propice « imminent » de révéler la vérité à son épouse afin de construire une vie fabuleuse avec sa nouvelle chérie.
Yaël König avec sa belle plume grinçante de vérité, nous offre un manuel, non pas de survie, mais un abécédaire. Tout y est dit pour faire tomber le masque de « l’homme marié et lâche ».
Un scenario classique où tant de femmes se sont fait prendre et qui laisse des cicatrices.
Apres avoir lu ce premier ouvrage de Yaël König « Les hommes mariés ne font pas des nuits douces » paru en 2009, j’avais hâte d’en lire un autre.
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Yaël König, Sous le regard de mon père.
Editions Yago, octobre 2012, ISBN 978-916209-91-3
Cet autre récit, toujours aussi bien écrit, avec cette même cadence très agréable pour le lecteur.
« Sous le regard de mon père », paru en 2012, relate les confidences au cours de longs et émouvants entretiens entre Joëlle et le fils de Joseph Strycharz , Jacques qui a francisé son patronyme en Strichard.
L’histoire débute à Lodz, qui, était en 1910 était la deuxième ville juive de Pologne après Varsovie. A cette époque, la moitié de ses 410.000 habitants, appartenaient à la communauté juive.
Suite aux pogroms à répétition, le jeune Joseph (Yossi) n’a qu’une solution à sa survie : partir. Il opte pour la France, paradis où les hommes sont libres et surtout où les Juifs sont reconnus comme citoyens à part entière. Il y retrouve son frère ainé Nathan installé à Roubaix depuis plusieurs années. Yossi est ambitieux, courageux, volontaire, mais surtout doté d’une très belle âme qui ne se démentira jamais jusqu’à sa mort. Il fait venir sa promise de Pologne, la belle Alice et vivront une fabuleuse histoire d’amour, qui prend toute sa dimension en 1931 à la naissance de la petite Suzanne, suivi, 6 ans plus tard par celle de Jacques, notre conteur.
D’entretien en entretien, Jacques se confie à Joëlle et lui relate, le parcours de sa famille, principalement durant la période de guerre à Paris où fièrement, le père, bien que n’étant pas français se porte volontaire à 34 ans à la légion étrangère, estimant que c’était son devoir pour sa nouvelle terre d’accueil. Contre la volonté de sa femme, suite à l’obligation de se faire recenser en tant que juif, il ira se fera enregistrer.
De là tout un destin se joue, qui va prendre une tournure tragique à partir de 1940.
Ayant eu par chance des nouvelles de sa famille restée en Pologne , Alice , apprend le sort funeste des siens et anticipe avec raison les perspectives terriblement sombres qui seront celles des juifs dans toute l’Europe.
Toute la famille sera dispersée, et l’enfance du petit jacques se referme à tout jamais à l’âge de trois ans, lui reste la consigne de son père «vivre honnêtement », père, garant du foyer qui lui manquera toute sa vie. La mission de Jacques sera dès lors de protéger sa mère et sa sœur.
Pendant l’internement du père au camp de concentration de Beaune-la Rolande jusqu’à sa fin à Auschwitz , la famille restée à Paris réussit à se cacher grâce , aux bons soins de leur concierge qui, était reconnaissante au père de Yossi , pâtissier de métier , qui ne manquait jamais de déposer des gâteaux devant sa loge le soir en rentrant de l’atelier.
Epargné de justesse lors de la rafle de Vel d hiv grâce à cette concierge, Joseph se retrouve interné avec sa mère au camp de Rivesaltes. L’enfer, les gens devenaient fou par manque de nourriture.
Très malade, à cinq ans, Jacques est transféré au camp de Vernet-les Bains, dont on avait dit à sa mère totalement désarmée, que c’était une « colonie de vacances ».
Yaël Köning qui écrit se sentir impuissante à transcrire l’insoutenable, réussit pourtant dans cet ouvrage à se dépasser en décrivant l’enfer de cette famille grâce à son écriture limpide. Elle nous fait ressentir toutes les émotions de ce petit Jacques dont la force intérieure est transmise en permanence par «le regard de son père».
Milantia Bourla Cortes
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